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Journal de l'enregistrement du 3e album de Skyscraper

 

Avant d'entrer dans les détails, petite description rapide de chaque morceau :

01 Nothing but time
Un premier morceau presque acoustique. En mode "Simon&Garfunkel"

02 Le Capitaine Capillaire / Oh My God
Pour ce morceau, j'ai commencé à triturer des samples fin 2007, et vite été enthousiasmé par le résultat. Les paroles sont une suite de jeux de mots, en français. Quelqu'un m'a dit que le morceau lui faisait penser à du DJ Shadow et je pense que c'est pertinent.

03 Happen Again
Un morceau plutôt folk. Résolument optimiste.

04 Jacqueline

Ah, Jacqueline... c'est le Gospel du XXIe siècle ?

05 Messager du Pays sans Rêves
Un morceau assez personnel. En conséquence, difficile d'en parler.

06 Au Petit Matin
(ce morceau apparaît finalement sur le disque sous le titre "La ville se réveille")
Au départ un morceau très simple, il a évolué en cours d'enregistrement vers quelque chose de plutôt épique. Mais (mise à jour début 2010), je suis en train de travailler à une version plus simple, plus conforme à l'idée que j'avais au départ. Les paroles traitent de mon sujet favori : à savoir, comment le temps transforme la manière dont on voit les choses.

07 Assemblée
Le passage politique et bruitiste du disque. Début très prometteur.

08 Les Couloirs
Une chanson sur mon deuxième sujet favori : l'entreprise. Musique plutôt expérimentale (?) Pas sûr que ce soit vraiment sur le disque au final.

09 Everyone
Morceau planant, sur le sentiment... d'être en marge.

10 Happen again and
again and again and again
Version punk de "Happen Again" (voir plus haut)

11 Nelson Mandela
Une sorte d'hommage. J'avais 9 ans lors de la libération de Nelson Mandela. Et ça m'a marqué d'une certaine manière.

L'idée de ce disque est de faire quelque chose de plus ouvert, positif, extraverti que mon précédent "Wasted Waves of Love".

On me reproche parfois de faire des morceaux trop variés... et pour ce prochain disque, j'ai décidé de totalement assumer cet aspect là ! ... Mais même si cet album présentera un patchwork d'atmosphères et d'influences, je pense qu'au final les morceaux appartiennent à un univers cohérent ; et ceux qui s'intéressent à mon travail reconnaitront (je l'espère) que je continue d'explorer les thèmes et les idées musicales déjà présents dans mes précédents opus.

Comme mes premiers albums, ce disque se veut moderne (voire même post-moderne lol) : j'ai souvent le sentiment que la musique actuelle, en général, se réfère trop au passé (revival folk, revival new-wave, etc) Au contraire, j'ai le sentiment (la prétention?) de chercher de nouvelles manières de faire les choses... Même si je m'inscris évidemment, dans une certaine tradition pop.

Il y aura un coté rythmique assez marqué, avec des percussions manuelles sur plusieurs morceaux, une plus grande place aux paroles en français, plus de guitare que sur le précédent disque, plus d'harmonies vocales, une petite touche de subversion en plus, et, euh... une plus grande maturité?

Résumé des travaux (à la date du 31 mai 2009, jour de création de ce "blog")

-octobre 2008
J'ai fait le point sur mes divers projets de morceaux, et je me suis rendu compte que j'avais matière à faire un album ; certains morceaux étant déjà bien avancés :
- Au Petit Matin, déjà joué en concert en mai 2008, plusieurs démos réalisées en septembre 2008
- Oh My God est à peu près fini depuis septembre 2008, mais je peaufine
encore le mixage
- Jacqueline : texte finalisé à l'été 2008, première démo enregistrée en octobre
- Happen Again : texte écrit en octobre et première démo enregistrée dans la foulée
- Nothing but time et "Messager..." : premières démos enregistrées fin 2008
- Assemblée, les Couloirs et Nelson Mandela : ces trois chansons sont moins avancées : des idées assez précises (texte et musique) mais rien de définitif.

Bref, fin 2008, je pensais faire un album avec ces 9 morceaux.

-décembre 2008: j'ai été amené à quitter Paris (où j'habitais depuis 2003) pour Troyes. Depuis, pas mal de temps a été consacré à mon installation dans cette nouvelle ville et mes projets d'enregistrement n'ont avancé qu'au ralenti.

-2009: Entre janvier et mai : pas mal de travail sur les 6 premiers morceaux (voir liste ci-dessus). J'ai aussi repensé à la chanson "Everyone" que j'avais imaginée il y a longtemps ; et j'ai eu l'idée d'une version alternative de "Happen Again". Ce qui nous fait 11 "chansons en chantier".

-fin mai 2009 : J'ai eu l'idée de ce blog pour casser le coté solitaire du travail en studio... J'ai envie de partager mes sentiments, mes idées sur mon travail, avec le plus grand nombre....

Mais je suis réticent à mettre en ligne des morceaux non finis, je pense donc mettre plutôt des extraits.

Je commence avec un mix de 5 extraits : skyscraper-workinprogress-31mai.mp3

Ce mix comprend : l'intro de Oh My God, un bout de Jacqueline, un extrait de Messager du Pays sans Rêves, un teaser de Assemblée (voix non définitive et donc intentionellemment cachée), et un extrait "a capella" de Nothing but time.

 

6 juin 2009

En début de semaine, j'ai refait certains passages de voix sur Messager du Pays sans Rêves (+ guitare éléctrique) et Nothing but time. J'ai encore travaillé sur le mix de Oh My God.

En fin de semaine, j'ai commencé l'enregistrement de Everyone. La chanson est basée sur des boucles de guitare électrique, très planantes ; seule la basse indique les changements d'accords...

J'aurais aimé écrire davantage cette semaine, mais le temps passe toujours aussi vite... en attendant le prochain post, pour vous faire patienter : une video de mon dernier concert, au festival de la Brouette à Rouen (16 mai) :

12 juin 2009

Après avoir vécu à Paris plusieurs années, je vis depuis peu à Troyes. J'avais besoin de verdure, de calme, de soleil (on voit rarement le soleil à Paris, puisqu'il se cache toujours derrière les immeubles... ) Mais j''étais de passage quelques jours à Paris cette semaine... notamment pour voter dimanche dernier. Je m'en serais voulu de ne pas voter, en ces temps politiquement troubles. Peut-être n'est-ce pas le bon endroit pour parler de politique, mais je vous encourage à jeter un oeil à ces 2 videos : (longues mais instructives)

1) http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV : reportage sur la situation sociale, politique, économique, écologique en Martinique... l'ensemble est très intéressant. On m'avait envoyé cette video au moment des grandes grèves, il y a quelques mois, je n'ai eu le temps de la regarder que récemment [Un ami m'a fait remarquer que la video était peut-être un peu manichéenne... peut-être au début, mais plus ça avance, plus c'est intéressant ... si si je vous jure] Vers la fin du reportage, on suit quelques dirigeants industriels impitoyables dans une séance de lobbying à Bruxelles. Le journaliste est fermement invité à quitter la salle... flippant... de quoi se rappeler que la liberté de la presse est l'une des conditions du bon fonctionnement de la démocratie.

2) http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/51415247-fr.php : La France = poubelle nucléaire?

Après avoir vu ça, vous aurez certainement envie de signer cette pétition : http://www.stop-epr.org/spip.php?rubrique83

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Encore une fois, peut-être n'est-ce pas le bon endroit pour parler politique, mais c'était plus fort que moi. En commençant ce blog, mon intention était de parler de musique et rien d'autre, mais je me rends compte que ce sera difficile : mes chansons s'inspirent de mes expériences, difficile de ne pas évoquer ces dernières....

La semaine dernière, j'avais commencé à écrire pour ce blog, un long texte explicatif sur le morceau Messager du Pays sans Rêves. En le relisant, j'ai eu l'impression de dévoiler beaucoup trop de choses. Le grand déballage sur internet, j'ai toujours trouvé ça malsain : je ne vais pas commencer. Je crois que la plupart des personnes qui ont un "blog" le font pour de mauvaises raisons... Cela dit, je ne prétends donner de leçons à personne, je ne suis pas plus doué qu'un autre pour communiquer "dans la vraie vie". C'est bien pour cela que j'écris des chansons : elles me servent à exprimer des choses que je n'exprime pas habituellement.

Pour finir de me justifier quant à ma parenthèse socio-politique : puisque les morceaux n'ont pas avancé cette semaine (à cause du passage à Paris, voir ci-dessus), il fallait bien que je trouve quelque chose à dire, n'est-ce pas? ;-)

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Mardi soir, j'ai eu la chance de voir Dominique A en concert. Il a joué le morceau Dobranoc dans une version étonamment proche de mon remix, réalisé il y a quelques années. Le grand Dom se serait-il inspiré de ma version ? ........ qui sait?
www.commentcertainsvivent.com/dobranoc/dobranoc-skyscraper-version.html (cela me fait drôle de voir que ce texte écrit il y a longtemps est encore en ligne... eh non je n'ai plus 23 ans lol)


Dominique A

 

 

17 juin 2009 : Happen Again

Difficile de trouver du temps pour ce blog... en commençant, je pensais mettre un message tous les 2-3 jours... mais en ce moment, j'essaie de consacrer un maximum de temps à l'enregistrement, je répète pour de futurs concerts, je cherche des dates et je dois m'occuper de papiers administratifs et démarches diverses...

En fin de semaine dernière, je me suis remis sur Happen Again. C'est un morceau que j'ai écrit fin 2008. Globalement, il parle de mon envie de regarder l'avenir de manière positive. Plus exactement, on pourrait résumer le message ainsi "il faut garder en mémoire les bonnes choses, pour y puiser le courage d'aller de l'avant". Je repensais à la période de ma vie où j'ai commencé à faire des concerts à Paris, début 2004. C'était une période excitante, j'avais l'impression que tout était possible. Un sentiment que j'avais aussi connu en arrivant à Bourges, pour mes études, en 2000 (sauf que... j'ai vite déchanté, ce dont j'ai parlé dans la chanson Haunted). Bref, pour Happen Again, il s'agit de croire que ces périodes heureuses peuvent revenir. ("happen again" = "avoir lieu à nouveau")

J'ai commencé l'enregistrement de ce morceau en octobre 2008, dans une sorte d'effervescence créative. Une première démo (voix / guitare) a vu le jour très rapidement, de manière assez chaotique : j'ai commencé l'enregistrement tout en finissant d'écrire le morceau. Tout de suite, je me suis dit "tiens, on va faire une 2e voix". puis, "tiens, on va enregistrer des percussions". Tout a été très vite. Evidemment, en réécoutant le lendemain, je me suis rendu compte que c'était pas très carré. Par la suite (entre fin 2008 et maintenant), j'ai essayé de ré-enregistrer proprement. Le problème, c'est que la version "démo" a un coté spontané qui me plait beaucoup ; et c'est difficile de recréer ce feeling. J'ai donc passé de longues heures à réenregistrer ce morceau, tout en me demandant si finalement la première version n'était pas la meilleure... de quoi s'arracher les cheveux. Pourtant, ce n'est pas une chanson compliquée. Mais souvent, les morceaux les plus simples sont les plus compliqués à enregistrer...

Samedi dernier, j'ai enfin réussi à enregistrer une partie de guitare qui me plaît. reste des retouches à faire sur la voix...
Voici un extrait de la version démo, enregistrée en octobre 2008 :
Happen again - démo (extrait)

 

Hier soir et ce matin, j'ai encore travaillé sur le mix de Jacqueline. ça me semble fini. Je vous en parlerai plus longuement une prochaine fois.

 

9 juillet 2009 : stand-by

Vous l'aurez deviné vu le peu de nouvelles : en ce moment je n'ai plus trop la tête à mon album, et par conséquent encore moins à remplir ce blog. Vous savez ce que c'est : les hauts et les bas...

A vrai dire, ces temps-ci je cherche un job puisque ma musique, hélas, ne me permet pas de gagner ma vie. Notamment j'essaie de me lancer comme ingénieur du son, puisque je dispose d'une formation et d'une certaine expérience dans ce domaine (stage au New Morning...) Cette recherche de boulot implique des choses très diverses : passer des entretiens, acheter une voiture (ma première depuis 2001 ! ), acheter un ordinateur portable, etc. Des choses qui prennent du temps. Des choses stressantes.

Je pars en mission top-secrète jusqu'à fin juillet, donc il n'y aura pas de mise à jour du blog d'ici là. Mais c'est promis, le mois d'Août sera consacré à mon disque !

D'ici là, soyez sages. Bises à tous.

6 août 2009 : Back on tracks

ça y est, j'avance à nouveau ! Le weekend dernier sur Paris, j'ai fait écouter mes morceaux "presque terminés" à un ami (Baptiste). Discussions autour du texte de Oh My God / Le Capitaine Capillaire (j'y reviendrai une autre fois). On a parlé du morceau Jacqueline aussi : il me semble qu'il y a toujours un petit quelque chose qui ne fonctionne pas dans la version actuelle. En rentrant à Troyes, j'ai rebossé une version alternative de ce morceau avec une intro différente. ça me semble mieux, plus équilibré. J'envisage également de refaire la voix...

Hier également, j'ai repris un morceau, Nothing but time, qui en est à l'étape du mixage (...presque fini). Je ne l'avais pas écouté depuis longtemps, et j'ai été agréablement surpris. Je pense que c'est un morceau très fort, c'est pourquoi je pense le mettre en premier sur l'album. Encore un peu de travail hier et ça sonne de mieux en mieux. Je pense que ça mérite encore quelques efforts, mais j'y suis presque. Le soir, je l'ai fait écouter à un autre ami. Il a vraiment accroché, ce qui m'a confirmé le potentiel de ce morceau !

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Ce soir, j'ai repris Messager du Pays sans Rêves. En réécoutant la version de mai / juin, j'ai réalisé qu'il y avait plein de choses qui n'allaient pas. A commencer par le texte lui-même. On a discuté, hier, des textes en français. Beaucoup de gens me disent que mes chansons en anglais passent mieux. Pourtant je persiste à vouloir écrire plus de chansons en français. En anglais, il y a facilement un coté passe-partout... j'ai l'impression que je pourrais chanter des recettes de cuisine en anglais, personne ne s'en apercevrait (surtout en concert, les gens font peu attention aux paroles, lorsqu'elles sont en anglais... sur disque peut-être un peu plus?). Mes textes ont un sens, et je veux que le public le remarque. Après, il est évident que le public va être beaucoup plus difficile envers un texte qu'il comprend (en français), plutôt qu'envers un texte qu'il ne comprend pas (en anglais).

Pour en revenir à Messager du Pays sans Rêves, dans la version de mai / juin, le texte se voulait direct, simple : peu de métaphores, peu de mots littéraires. C'était une erreur. Mes textes les plus poétiques sont généralement les plus appréciés. J'ai donc tout réécrit ce soir, et j'ai l'impression que c'est mille fois mieux maintenant. Le nouveau texte me semble (paradoxalement?) à la fois plus poétique et plus clair, plus cohérent, moins explicatif, et ... ce qui est dit est plus joliment dit :-)

Outre le texte, il fallait également reprendre la piste musicale, car le tempo variait beaucoup trop dans la version de mai / juin. L'une des particularités de ce morceau est que, à la base, le refrain est plus lent que le couplet. J'avais donc décidé, au départ, d'enregistrer sans clic (= repère rythmique). Grave erreur ! Cela complique tout par la suite. J'ai donc réenregistré avec un clic. Sur cette 2e version, à la place de la guitare, j'ai utilisé le Guitalele acheté en juillet [petite guitare de la taille d'un ukulele. J'ai eu l'idée d'acquérir ce type d'instrument lors de mon voyage à Rouen pour aller jouer au festival de la Brouette (voir plus haut), car ça a été pénible de marcher dans Rouen en portant ma grosse guitare acoustique, sans parler du train, du metro etc.] Bref, j'ai essayé le Guitalele sur la nouvelle version de Messager du Pays sans Rêves, et je suis ravi du son, qui me fait un peu penser à une kora (instrument traditionnel africain). Pour finir la journée, j'ai fait une voix témoin en murmurant (pour ne pas réveiller les voisins, vu qu'il était largement minuit passé). Maintenant je suis crevé, on réécoutera tout cela demain !

 

11 août 2009 : Nelson

Hier, première "vraie" séance de travail sur le morceau qui s'appelera probablement Nelson Mandela. (je sais qu'il y a déjà un morceau qui s'appelle comme ça - voir ici - mais le mien n'a rien à voir. Au fait, il y a aussi un morceau "Jacqueline" par Franz Ferdinand - mais le mien n'a rien à voir non plus...)

Il y a environ un an, en improvisant à la basse, je suis tombé sur une mélodie ayant un coté africain. Il faut dire qu'en 2008 j'ai beaucoup écouté Toumani Diabaté et je suppose que ça m'a influencé. En tout cas, j'ai eu envie d'utiliser cette mélodie pour un morceau. J'ai cherché si j'avais une ébauche de texte qui pouvait correspondre ; j'ai repensé à un brouillon qui évoque la libération de Nelson Mandela [curieusement je me souviens très nettement d'avoir vu un reportage à la télévision ce jour là, même si je n'avais que 9 ans à l'époque. L'impression d'assister à quelque chose d'important...] Au début, l'idée d'associer ce texte et cette musique ne me plaisait pas tellement : trop évident peut-être... Mais en fait, cela fonctionne parfaitement, d'un point de vue musical.

Petite Video de Toumani Diabaté :
 

Après avoir peaufiné le texte ces derniers mois, j'ai donc commencé l'enregistrement hier. Je suis très content de la tournure que cela prend. Je voulais garder l'influence afro, garder ce feeling, sans pour autant partir dans une direction trop éloignée de mon style habituel, et sans finir avec quelque chose qui sonne cliché ou parodique. Finalement, à l'écoute de la première ébauche, je suis rassuré : j'ai l'impression que ça tient la route ; le mélange entre le "style skyscraper" et quelque chose de plus exotique me semble assez convaincant.

Ce matin j'ai posté sur Youtube une 2e vidéo de mon dernier concert (16 mai). Avec des extraits de : Happen Again / Oh My God / Jacqueline / Au Petit Matin. Plutôt un bon concert ; un public réactif. Comme vous allez le voir, l'ambiance était déchaînée :

 

19 août 2009 : Everyone

Mardi, j'ai passé presque toute la journée sur Everyone. Ce morceau est entièrement construit sur des feedbacks de guitare, avec une basse qui marque les changements d'accords.

Un petit extrait

En une journée, ce morceau est passé du stade "à peu près commencé" au stade "presque fini". Du bon boulot, donc !

En réécoutant aujourdhui, j'ai kiffé. Surtout vers la fin du morceau, j'ai eu des idées d'arrangement dont je suis assez content... Plus le travail avance, et plus je me dis que ce prochain album va déchirer grave. (en toute modestie hé hé hé)

Aujourdhui, encore du travail sur Jacqueline. J'ai une version que je trouve "écoutable", mais je pense qu'il y a moyen de faire mieux. En fait, j'ai quelques idées de directions à explorer, je crois que je vais faire plusieurs versions et les soumettre à mes fans pour voir ce qu'ils en pensent.

Bad luck : la console qui me sert de préampli est tombée en panne. Il faut dire que ça faisait déjà 5 ans que je l'ai (et je l'ai achetée d'occasion) de plus, le fabricant (que je ne citerai pas) n'a la réputation de faire du matériel qui dure. C'est spécialement contrariant, car sans cette console je ne peux plus enregistrer le Guitalele, dont je me sers de plus en plus ces derniers temps (par exemple sur Messager du Pays sans Rêves et Nelson Mandela) Il va falloir que je lui trouve une remplaçante...

 

28 août 2009 : Skyscraper is (a)live

Ce n'est pas parce que je donne peu de nouvelles que je suis inactif, au contraire ! Ces derniers jours, préparation intensive des prochains concerts. En 2006, j'avais beaucoup joué les mêmes morceaux, et j'avais fini par me lasser des concerts. Mais ça ne risque pas d'arriver ces prochains mois : je me suis rendu compte que j'ai désormais au moins 22 compositions dans mon "répertoire de tournée".

En plus, vu que j'ai plusieurs versions des mêmes chansons : je pourrais donner un concert un soir, et un concert complètement différent le lendemain ! Par exemple, je peux faire "Pouvoirs Magiques" électro et en français ; et lors du concert suivant, en anglais et en version acoustique, etc. Les possibilités de varier la setlist deviennent vertigineuses !

Récemment, je me suis acheté un mac dont je vais me servir pour les prochains concerts. (eh oui cela faisait 5 ans que j'accomplissais l'exploit de faire de la musique electro en live, sans ordinateur portable ! lol) L'occasion de dépoussiérer les vieux morceaux... ce soir, boulot sur "Students", "James", "Lazy Eyes". Pour "Lazy Eyes", j'ai trouvé une nouvelle manière de jouer les accords du refrain au Guitalele : ça sonne mortel. Sur "Students", j'ai écrit un nouvel arrangement en utilisant un son de synthé qui s'appelle... "Ominous Dancefloor", ce que l'on peut traduire par "dancefloor menaçant" : exactement le feeling que je recherchais pour ce morceau ! lol

J'ai bossé un peu ces derniers jours à la réécriture de ma bio... tout un travail !
Réalisation d'un petit flyer aussi pour le concert à Dampierre... (dans le trou du c... de la Champagne-Ardenne...) c'est une association locale qui m'a contacté pour me proposer de jouer lors de cette soirée qui s'annonce sympa et festive :

J'ai eu l'idée d'inclure un plan de localisation de Dampierre dans le flyer... vu que personne ne sait où ça se trouve ! lol

Oui je sais : les flèches roses sont un peu crado, mais ça me plait comme ça : le coté "Do It Yourself"

 

03 septembre 2009

Toujours à fond sur les concerts en ce moment : la semaine passée, préparation du concert de demain au Yono (Paris). En guise de teaser, voici un extrait du récent concert à Dampierre :

 

 

05 octobre 2009 : the return of evil Jacqueline

Ce week-end je me suis remis sur l'enregistrement du disque (après avoir surtout bossé le live récemment). Objectif prioritaire : finir la chanson "Jacqueline". Cette chanson a été commencée il y a des siècles. J'ai une version a peu près finie, qui traîne depuis début 2009, et j'ai passé de longues heures, ces derniers mois, à retoucher un détail par-ci, un détail par-là, sans pouvoir me résoudre à considérer le mix comme définitif. A vrai dire, cette chanson est en stand-by depuis le mois de mai (mis à part un petit lifting début aout, voir plus haut), et dernièrement, à chaque fois que j'y repensais, j'étais saisi par un découragement abyssal.
Or voilà que ce weekend j'ai décidé de prendre les choses en main. A nous deux Jacqueline !
Mais commençons par répondre à la question que vous vous posez tous :
" Mais c'est qui, cette Jacqueline???..."

Il s'agit d'une actrice que nous appelerons Jacqueline B. afin de protéger son anonymat. Au départ, le projet de chanson n'avait aucun rapport, de près ou de loin, avec Jacqueline. C'était une chanson avec des paroles plutôt générales sur la volonté d'avancer, de ne pas renoncer à ses rêves, même quand tout vous pousse au découragement (vous avez compris où je veux en venir). Alors que cette chanson était en train de mûrir dans mon esprit, je suis tombé sur un film qui a apporté, indirectement, de l'eau à mon moulin. Il s'agit du film "La Cérémonie" d'un certain Claude C. (du cinéma intello diront certains... que je recommande néanmoins.)

[En gros, le pitch du film : une domestique (et son amie) ont des rapports conflictuels avec la famille (bourgeoise) d'employeurs... Jacqueline joue le rôle de la maîtresse de maison]
Comme je suis curieux de nature, j'aime bien regarder les bonus des DVD. Ici, entre autres choses, on trouvait une interview avec Jacqueline B. Voici comment elle commente le film :

"Il y a plein de gens qui ont la même vie que ces deux femmes
(une vie de merde...)
... et qui n'auraient pas réagi comme ces deux femmes réagissent...
(autrement dit : la bonne attitude, c'est de se laisser exploiter avec le sourire ! )
... mais... il y a une espèce d'arrogance qui existe beaucoup maintenant
(ah oui, l'arrogance, tu as l'air d'en connaître un rayon Jacqueline)
... de penser que la vie vous est ... qu'on vous DOIT quelque chose
(c'est ça, on vous dit, souffrez en silence !)
... au lieu de penser que vous êtes quelqu'un... vous êtes quelqu'un ... vous êtes là ... comme...
(là j'ai eu l'impression qu'elle allait dire "une pierre" lol)
... un être... qui doit travailler pour avoir les choses.
(ah oui, tu as beaucoup travaillé dans ta vie Jacqueline?)
... cette espèce d'attitude...
(imaginez la moue de dégoût)
... je vois ça partout maintenant !"
(notez le "maintenant" : Jacqueline prend du recul par rapport à notre époque décadente)

Bref, je me suis senti révolté par le discours arrogant, réac ("remettez la France au travail..."), de Jacqueline, arrogance dont elle accuse les autres !
Bref, en réponse à Jacqueline qui me dit "La vie ne te doit rien", j'affirme : "J'ai un droit au bonheur".

Il y a encore des choses à dire sur le morceau mais je les dirai une autre fois. (c'est déjà fort long et il se fait tard)

 

06 décembre 2009 : Jacqueline part. 2

Outch ! deux mois sans messages... on ne peut pas dire que mon album avance très vite. Il faut dire que j'ai un tas d'excuses... Principalement, depuis début octobre, je donne désormais des cours de guitare dans une école de musique indépendante, ce qui me demande pas mal de préparations. Voilà pourquoi les choses ont fortement ralenti récemment.

Mais bon, comme je le disais un peu plus haut, j'ai créé ce blog pour parler des morceaux et pas de ma vie privée ou professionnelle.

En tout cas, celle-ci (ma vie) est toujours compliquée, outre "guitar-hero" et "enseignant" (cf ci-dessus) j'ai l'impression de mener de front au moins 4 autres carrières (ingénieur du son, rock-star, tourneur, journaliste, spécialiste en culture pop & geek, philosophe altermondialiste, body-builder, ...) conclusion : les enregistrements avancent au rallenti.

Le week-end dernier, j'ai réécouté les 50 mixages différents de la chanson Jacqueline. Voilà une tâche qui effraierait n'importe quel "être humain normalement constitué". Bon, je n'ai pas exactement "avancé", mais comme cela faisait deux mois que je ne m'étais pas penché sur le sujet [et que j'avais oublié les raisons d'être des versions successives] : j'ai eu l'impression de "reprendre pied" en effectuant ce petit bilan. Je me suis rappelé certaines directions empruntées puis abandonnées, et qui mériteraient peut-être une nouvelle tentative.

J'avais commencé à parler de cette chanson dans le message précédent. Comme je l'ai dit plus haut, au départ (2007) elle avait des paroles plutôt générales, écrites en anglais : "they tell me i should give up, they tell me my dreams are out of reach" , etc. et la musique était dans un esprit "rock noisy".

En 2008, l'interview video de Jacqueline B. (voir ci-dessus) m'a donné une idée de refrain, puis il y a eu le concert à l'oeil du huit (avec les musiciens "classiques"). J'avais l'intention de jouer ce morceau, qui s'appelait donc, à l'époque "A right to happiness", mais l'option "rock" n'était plus envisageable. J'ai donc écrit des arrangements compliqués pour violon et instruments à vent. Puis j'ai traduit les paroles en français. Un petit point sur la question s'impose :

(début de la parenthèse) En 2001-2004, ma prédilection allait vers les textes en français, car j'avais l'impression qu'il y avait plus de choses à tenter avec cette langue, alors que l'anglais est un peu "passe-partout" dans le rock. Mais beaucoup de gens m'ont dit que mes chansons en anglais étaient mieux. J'ai fini par suivre ces avis et écrire principalement des chansons en anglais entre 2005 et 2007. 

Mais j'ai eu l'impression assez nette qu'en concert, chanter en anglais me coupait du public, [même si effectivement les chansons en anglais semblent généralement mieux appréciées sur disque]. Moins de communication avec le public - > moins de fun -> c'est l'une des raisons pour laquelle les concerts ont commencé à me lasser à une certaine période, en 2006.

L'autre raison pour laquelle les concerts m'amusaient moins : les chansons écrites à cette période étaient assez sombres... Ce qui, à la base, était plutot intentionnel : je souhaitais faire plus "sérieux" pour trancher avec mon premier disque (2004), qui comportait pas mal de second degré ; or les réactions à ce disque avaient été assez mitigées : d'une certaine manière, le second degré empêchait certaines personnes d'adhérer aux morceaux.

Pour résumer, lors de la période "wasted waves" (2005-2007), j'avais opté pour la langue de Shakespeare et le coté obscur, mais les derniers concerts m'avaient laissé une impression amère, celle de m'enfoncer dans un coté lugubre. Donc en 2008 : exit les paroles en anglais et le coté désespéré. (fin de la parenthèse)

Pour "A right to Happiness" (la première version de "Jacqueline") j'avais coupé la poire en deux : couplets en français / refrain en anglais (car je trouvais que "a right to happiness", ça sonnait mieux que "un droit au bonheur")

Je me rendais compte que cette version était vraiment trop ... schizophrénique : outre le mélange de langues, il y avait toujours ce coté sombre que je voulais compenser avec une musique entrainante. Finalement, nous n'avons pas eu le temps de répéter ce morceau pour le concert de mai 2008, et je crois que ce n'était pas plus mal car il n'était pas assez mûr dans mon esprit.

A l'automne 2008, je ne savais pas trop quoi faire de ce morceau, je sentais bien qu'il y avait un problème. J'ai eu un déclic en lisant une interview du chanteur /performer fou Jamie Lidell (mon héros de l'année 2008), il disait qu'au départ, la chanson "Another day" était sombre et dépressive (difficile à croire quand on connait la version finale !), et qu'il l'a réécrite pour en faire un morceau positif. Je me suis dit : voilà ce qu'il faut faire, il faut transformer l'ombre en lumière. J'ai donc remplacé les accords mineurs de "A right to Happiness" par des accords majeurs. Puis j'ai eu l'idée de remplacer "Ils me disent que je devrais me résigner..." par "Jacqueline tu me dis..." ce qui rend la chanson plus vivante et originale.

Enfin, j'ai eu l'idée (tordue?) d'un petit pont funky, pour souligner que tout ça ne doit pas être pris trop au sérieux... [En fait, à la même période j'avais commencé à répéter quelques morceaux de Keziah Jones, pour un concours de reprises auquel je projetais vaguement de participer ; j'étais donc dans une humeur "funky". Au milieu d'une répétition de "Jacqueline", je me suis mis à chanter "Jacqueline why...?" en prenant le falsetto de Keziah... c'était complètement improvisé... et puis je me suis dit que ça complétait parfaitement le morceau ! ]

Peu après (novembre 2008), j'ai commencé à enregistrer. Voilà la version issue des premières sessions :

Jacqueline - démo

J'aime bien le petit grain de folie de cette version... mais la version définitive sera peut-être assez différente. à suivre...

 

14 décembre 2009 :

J'avance sur les morceaux en ce moment. Depuis quelques mois, mon activité principale est de donner des cours de guitare, ce qui, mine de rien, me demande pas mal de préparations. Mais avec les vacances qui approchent, je lève un peu le pied, ce qui me permet de me remettre à l'ouvrage. Week-end dernier, encore du travail sur Jacqueline et Nothing but time. Sur ce dernier morceau, quelques retouches de voix et de mix. C'est souvent lorsqu'on approche du but que ça devient de plus en plus long : on se dit "hmmm...allez, je refais ce petit détail et ce sera parfait... oui mais en même temps, je vais y passer 2 heures et probablement personne ne remarquera ce petit détail... est-ce bien la peine?... bon allez, je le refais et on n'en parle plus !"

En tout cas, pour ce morceau j'approche vraiment du but. Il y a plusieurs claviers sur la fin et je trouve ça un peu épineux d'équilibrer les différents volumes pour que tout ressorte de manière harmonieuse. Justement, ce morceau parle de prendre le temps pour faire les choses... enfin, c'est difficile de résumer le sens du texte. D'une certaine manière, c'est un peu sur le sentiment d'avoir finalement (!) accédé à l'âge adulte ...réaliser que les choses ne se font pas du jour au lendemain. Mais plus qu'un "message" précis, c'est plutôt une atmosphère particulière que je recherche sur ce morceau : nocturne, solennelle, intime, un peu mystérieuse...

Sur Jacqueline, j'ai travaillé dans 2 directions. Comme je l'ai dit un peu plus haut, j'ai envie d'avoir plusieurs versions disponibles pour pouvoir, au final, choisir celle qui me semble la meilleure.

1) La première direction : recréer la première démo qui avait un feeling 80's un peu cheap. Par la suite, les sonorités ont évolué progressivement, vers quelque chose de plus neutre (enfin, "neutre" pour cette chanson est un qualificatif ...plutot inaproprié). En réécoutant cette première ébauche 80's, j'aimais bien les sons, mais il fallait recopier toutes les petites modif de structure (recallages de voix...) effectuées dans les versions ultérieures. Je savais que ça allait être long et pas très marrant ... donc cela faisait quelque temps que j'hésitais à m'y mettre (voir exemple de monologue en bleu ci-dessus). J'ai finalement franchi le pas dimanche.
Pour prendre une comparaison, ce serait comme si un peintre décidait de recopier trait pour trait l'un de ses tableaux, sur une toile de qualité différente. pas très follichon... j'ai fini tard dimanche soir et pas encore réécouté le résultat depuis.

2) La deuxième direction consistait à reprendre des beats que j'ai composés il y a longtemps et à refaire la voix et la guitare dessus. ça a plutot bien avancé aujourdhui. j'ai enregistré plusieurs voix, il faut que je trie.

 

La Vraie Jacqueline parle : "Benoit, arrête de rêvasser et fais de la musique... je t'observe" (photo fournie et commentée par Gilles)

 

Enfin, j'ai réécouté des enregistrements de Messager du Pays sans Rêves. Après avoir travaillé sur une version très arrangée en mai / juin (... avec choeurs, synthés, guitare électrique... voir plus haut), j'ai travaillé en août sur une version plus dépouillée (voix et guitalele). Sur cette version, j'avais enregistré voix et guitalele séparément, avec un métronome. Mais finalement il m'a semblé que cette méthode cassait la spontanéité du morceau. J'ai donc recommencé récemment sans métronome, avec voix et guitalele enregistrés simultanément.

En repensant à tout ça, je réalisais à quel point le processus de ce disque est tortueux : je commence un truc, je le défais 3 semaines plus tard, je reprend la direction initiale un mois après... Pourtant, je n'essaie pas de faire volontairement des choses compliquées, je ne suis pas dans un trip "Je vais refaire Sgt Pepper". Au contraire, je serais content de finir tout ça au plus vite, car cela commence à me peser. Mais je sais que ce ne sera pas fini de si tôt.

Pour "Bontempi Sessions", j'arrivais assez vite à savoir ce que je voulais, et comment l'obtenir. Pour "Wasted Waves" j'ai appliqué en gros les mêmes méthodes (cela peut paraître étonnant au vu du résultat assez éloigné...), avec une dose de perfectionnisme en plus. Pour ce nouveau disque, la complexité de la démarche s'explique, en partie, par le fait que je n'aime pas me répéter, mais surtout : j'aimerais obtenir un disque dont je sois vraiment fier, un disque qui me ressemble vraiment. Alors que sur les deux premiers, il y avait des choses dont je n'étais pas satisfait, mais je me suis plié à des contraintes de temps (je me disais "il faut que ce soit fini avant l'été parce que...blablabla"). Cette fois-ci, peu importe le temps, je veux être pleinement satisfait de ce disque, même si je dois y passer des années. (ce qui me ramène au sujet de Nothing but time...)

Après tout, Portishead a bien mis 10 ans à faire son dernier disque... (et les Guns' n Roses aussi, lol)

 

21 décembre 2009 :

Le jour le plus court de l'année. Cela veut dire qu'à partir de demain les jours rallongent : bonne nouvelle.

Je continue d'avancer sur les enregistrements. J'ai fini le mix de Nothing but time. J'ai commencé à arranger les prises récentes de Messager du Pays sans Rêves et cela me semble en très très bonne voie.

J'ai ressorti des cartons Oh My God / Le Capitaine Capillaire (sur lequel je n'avais rien fait depuis plusieurs mois) et réécouté les différentes versions. Quand on rentre dans les détails du mix, les choses peuvent devenir assez techniques... Par exemple, pour ce morceau, je n'étais pas satisfait de la manière dont sonnait la batterie, l'une de mes dernières expériences a consisté à prendre la même piste de batterie, à la couper en 2, l'une ne comportant que des sons graves, l'autre ne comportant que des sons aigüs. Cela afin de pouvoir travailler plus précisément sur le rendu de chaque type de sons. Et cela n'est qu'un détail parmi bien d'autres : chaque instrument, chaque son d'un même morceau a droit à son traitement... au final, tout cela atteint une complexité inouïe. Voilà pourquoi le mixage prend du temps. Je suis sûr que beaucoup de gens n'imaginent pas à quel point : ils s'imaginent qu'une fois les pistes enregistrées, le travail est fini.

Enfin, j'ai une version du morceau qui sonne plutôt bien, alors je me dis que je devrais retenir celle-ci, et arrêter de couper les cheveux en quatre...

En même temps, je pense que les gens sont très réceptifs à la qualité du mix : c'est même un facteur beaucoup plus important qu'il n'y parait : Je suis convaincu que souvent, les gens vont penser qu'ils aiment un morceau (ou pas) à cause d'éléments "évidents" comme les paroles etc, alors qu'en fait c'est parce qu'ils aiment (ou pas) la manière dont ça sonne. Donc je me dis qu'il serait dommage qu'un mix baclé détourne les auditeurs de mes superbes compositions... (lol)

 

27 décembre 2009 :

En ce moment (a vrai dire, depuis quelques mois) je réécoute les albums d'Aphex Twin. Il y en avait plusieurs que je ne connaissais pas, mais parmi ceux que je connaissais, j'ai pris un plaisir spécial à réécouter "Drukqs".

A sa sortie en 2001, je l'avais apprécié, mais en le réécoutant récemment, il m'a semblé que je le comprenais beaucoup mieux qu'à l'époque. Est-ce parce que j'écoute plus de musique électronique ces temps-ci ? Quoi qu'il en soit, je me souvenais d'avoir admiré le travail méticuleux de programmation, la richesse des sonorités, les ruptures de rythmes, le vertige de la vitesse ou l'impression de plonger en eaux troubles. Mais avec le recul, je crois que je n'avais pas saisi l'ensemble : un peu comme si j'avais admiré un tableau pour quelques détails, sans en capturer la composition globale. Aujourd'hui j'écoute ces morceaux comme s'ils avaient l'évidence de pop-songs ; il me semble que je discerne mieux les mélodies cachées, les constructions, les évolutions. Et alors, force est de constater que cet album est vraiment énorme, à la fois immense dans sa conception (32 morceaux, aux sonorités extrêmement variées, allant du cheap au hi-tech ; allant du piano "brut" aux bidouillages les plus divers) et en même temps d'une cohérence absolue.

 
(dommage que le son ne soit pas de très bonne qualité...)

On disait à l'époque, que ces morceaux avaient été composés dans l'urgence, pour compenser la perte d'un disque dur rempli de morceaux inédits... difficile à croire quand on réalise à quel point ce grand puzzle est riche, dense (ou alors, Aphex Twin est vraiment très bon dans l'urgence...). Cette thèse du disque "composé à la va-vite" est pourtant reprise sur wikipedia. On peut y lire ce commentaire : "...Drukqs révéle [Aphex Twin] en pleine panne d'inspiration et tournant de plus en plus en rond." Evidemment tout ce qu'on peut lire sur la musique est toujours, très subjectif... mais ça me semble particulièrement inapproprié... Il y a toujours des fans qui, par pur snobisme, vont critiquer le disque de leur idole qui s'est le mieux vendu.

Dans le même article, il est dit à propos d'une série de EPs sortis en 2005 (Analord) : "[en écoutant Analord,] on se souvient de ce que l'on appréciait tant chez Aphex Twin à l'époque de sa grandeur  : sa faculté à organiser le plus vaste des chaos rythmiques et sonores en un terrain de jeu ludique, déroutant, parfois inquiétant, totalement imprévisible" il me semble que, justement, ce commentaire conviendrait bien mieux à Drukqs qu'à Analord, dont certains titres sont à la limite du "n'importe quoi"...

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Bon, à part écouter Aphex Twin, j'avance sur les morceaux ! Je suis à deux doigts d'avoir fini le mix de Oh My God. Beaucoup de travail sur Happen Again aussi. Et puis j'ai décidé de reprendre la voix sur Au Petit Matin. J'ai réécouté il y a quelques jours, pour la première fois depuis longtemps, et finalement je n'aime pas trop la façon dont ça sonne...

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Je me suis filmé en répétition il y a quelques jours et je me suis dit que ce serait sympa de mettre des extraits en ligne sur Youtube, à la manière d'une session acoustique. Sur le moment, je ne pensais pas que ça finirait sur internet, c'est pourquoi je suis assez décontracté et j'improvise pas mal. Commençons par un premier extrait, Haunted, chanson datant de 2004 et que j'ai un peu reliftée au guitalele, et avec les paroles traduites en français :

28 janvier 2010 :

Retour sur les événements récents : Le 31 décembre j'ai été convié à donner un petit récital lors d'une soirée privée à Paris. A cette occasion j'ai mis en pratique une récente décision d'improviser complètement mes futurs concerts : plus de setlist définie à l'avance. Ceci afin d'éviter de tomber dans une sorte de routine lors des répétitions, qui anesthésie le plaisir du live (apres avoir répété intensivement pendant un mois, j'arrive le jour du concert, lassé des morceaux que j'avais prévu au départ). Ces jours-ci, je commence à préparer mon prochain concert le 14 février, en jouant à chaque répétition des morceaux différents, et sans savoir ce que je jouerai exactement le jour J (décidé sur le moment !)

Depuis le début du mois je suis pas mal occupé par des visites d'appartements, eh oui, je compte encore déménager, (dans l'idéal, afin de trouver un endroit où je pourrai faire de la musique tranquillement à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit... enfin : dans l'idéal.) Et je continue d'avancer sur les morceaux. Le dernier week-end, j'étais à Paris où j'ai enregistré ma soeur Nathalie à la flûte (qui avait déjà participé sur le morceau City Streets de mon album précédent) et Nina au violon (qui m'avait épaulé au concert à l'oeil du huit), sur une nouvelle version du morceau Au Petit Matin, plus acoustique que celle en écoute sur myspace. On a bien avancé, mais il reste encore des parties à enregistrer...

 

15 février 2010 :

Hier, concert à la Médiathèque de l'Agglomération Troyenne. J'y ai joué 4 morceaux qui seront (certainement) sur le prochain album : Oh My God / Jacqueline / Nothing but time / Happen Again (version folk). J'ai concocté 2 videos des meilleurs moments de ce concert (filmé par mon fidèle fan et ami Gilles) :

 
 

 

Un petit bout de reprise s'est caché dans la fin de Happen Again... saurez-vous la reconnaître?

 

28 mars 2010 : "Au Petit Matin"

Projet de pochette (2009) pour une sorte de single numérique...

La semaine dernière, j'ai avancé sur "Au Petit Matin". J'ai beaucoup travaillé sur ce morceau entre fin 2008 et début 2009, et je l'ai considéré comme achevé vers avril 2009. Mais en le réécoutant récemment, je n'en étais plus trop satisfait. c'est donc reparti pour un tour... Mais commençons par le commencement :

Ce morceau est issu d'un brouillon assez ancien. A un moment (2004 je crois), j'avais en projet, d'écrire un ensemble de chansons autour de la vie dans une métropole, et en particulier Paris. C'est une ville avec laquelle j'entretiens des rapports ambivalents. En tout cas, de nombreux souvenirs y sont rattachés : j'y ai vécu presque 6 ans (début 2003-début 2009) et ces 6 années furent très riches en expériences.

Une chose que j'aime à propos de Paris, c'est qu'elle est fascinante à explorer : même après plusieurs années, vous pouvez toujours découvrir de nouveaux quartiers, de nouvelles rues dans lesquelles il y a des choses, belles ou étonnantes, à observer.

Et je crois que le meilleur moment pour observer la ville, c'est justement le petit matin, quand la ville sort de sa torpeur, que les rues commencent à s'animer... Je voulais retranscrire ces moments, où l'on ressent les changements, à la fois en soi-même et dans le monde. Par exemple, quand un événement inhabituel vous pousse à changer vos habitudes, à se lever à l'aurore : commencer un nouveau travail dans un quartier que l'on ne connait pas... un train à prendre... ou encore parce qu'on a passé la nuit ailleurs que chez soit. Tout cela force à être plus attentif, réceptif. J'aime ces moments où des possibilités apparaissent, où l'on sent que des portes s'ouvrent... Cela peut donner lieu à des sentiments mêlés : espoir, inquiétude, légèreté, mélancolie...

Cette atmosphère est propice à la réflexion, à mesurer le chemin parcouru. Car découvrir la ville à l'aurore (que ce soit un quartier familier, ou au contraire inconnu), nous fait un peu sortir de nous-même. On repense à d'autres commencements, d'autres moments où l'on a ressenti les choses de la même façon.

En fait, je crois me souvenir qu'à la base, l'idée de cette chanson m'a été inspirée par mon ancien quartier. Il ya une petite place très jolie au bout de la rue Cèpre*, avec des arbres magnifiquement fleuris au printemps (voir photo ci-dessous trouvée sur google...) et je traversais cette place tous les jours pour aller au métro. Après les doutes et la grisaille de mon premier hiver parisien (février 2003), ce fut un vrai bonheur de découvrir cette place, et Paris en général, sous un jour plus hospitalier (mai 2003). Quand le décor change, on se sent changer soi-même... plus fort, plus libre, plus heureux que quelques mois auparavant. Des souvenirs récents paraissent soudain lointains.

* [bizarrement, la plaque qui porte le nom de la rue mentionne d'un coté "rue Cèpre" et de l'autre "rue Cépré" donc je n'ai jamais sû exactement comment s'appelait cette rue...]

Bref, je voulais évoquer à quel point la perception du temps, en ce qui concerne les souvenirs, est élastique.

Si le printemps 2004 fut, pour moi, une période d'espoir, l'hiver qui a suivi fut à nouveau une période de doutes (quant à mon avenir, etc)** Revoir mon quartier dans ses habits lugubres me donnait alors le sentiment de n'avoir pas avancé en un an. Il m'est arrivé de ressentir le même genre de choses en revenant dans ma banlieue natale et en retrouvant les décors de mon adolescence, étant alors rattrapé par des souvenirs désagréables. Et par le sentiment de, peut-être, n'avoir pas changé autant que je l'aurais souhaité...

Et du coup, les souvenirs, aussi lointains soient-ils, semblent d'autant plus proches.

** en écrivant cela, je repense à une phrase que j'aime beaucoup de la chanteuse Daphné "Aujourd'hui c'est l'hiver, la saison des "pourquoi"" ("L'insoumise")

Ce sont, je crois, des sentiments assez universels. En tout cas , j'aime tout cela, me souvenir, réfléchir aux relations entre le temps et les perceptions... c'est cela, le sujet fondamental de cette chanson.

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Le brouillon du texte datait donc de 2004. Je l'ai repris en 2008, et ce qui m'a plu, en le relisant, c'est qu'il s'agit d'idées simples, assez universelles, comme je l'ai écrit un peu plus haut. J'ai voulu faire un morceau que, (pour une fois? lol) tout le monde pourrait comprendre et apprécier.

Musicalement, je voulais rester dans cette ligne de "simplicité" : une mélodie récurrente, quelques accords. J'ai fini d'écrire cette chanson au printemps 2008, au moment où je commençais à sortir d'un état dépressif. Sur un plan personnel, ce morceau symbolise donc une rupture, ou du moins une inflexion vers quelque chose de plus positif. Quand j'ai écrit "ce sera plus pareil, c'est promis" ; je le pensais vraiment : quelque chose a vraiment changé à cette période : je m'efforce, depuis, de prendre les choses avec plus de détachement, de légèreté.

J'ai commencé à réfléchir à un enregistrement en avril 2008, je pensais alors à une simple version à la guitare acoustique, avec une voix murmurée. Puis j'ai imaginé des cordes qui entreraient progressivement, prenant de l'ampleur jusqu'à remplir tout l'espace sonore... Ce fantasme orchestral fut partiellement réalisé peu après, quand Olivier Mandon me proposa de faire un concert pour son expo à l'Oeil du Huit.

Ce fut l'occasion de travailler avec des instrumentistes classiques, idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps, étant fan de pop orchestrée (Divine Comedy, The Notwist...) Comme je l'ai écrit dans ma bio, ce concert reste un très bon souvenir ; et marque vraiment le début d'une nouvelle période. J'avais commencé à écrire des arrangements pour "Au Petit Matin" (violon, flûte, basson). Comme je souhaitais que ce concert soit dynamique, j'ai ajouté une basse et des boucles rythmiques ; et petit à petit, ce morceau que j'imaginais très simple est devenu plus compliqué... voici un extrait du concert à l'Oeil du Huit (mai 2008 ) :

 

(et la suite de l'histoire une prochaine fois, c'est bien assez long comme ça !!!)

 

31 mai 2010 : un peu de publicité désintéressée pour des produits culturels de qualité + "Skyscraper band" at last

Tant de choses à faire, et si peu de temps... Les enregistrements avancent toujours, mais moins vite que je le souhaiterais ! Ces derniers mois, j'ai pensé de temps en temps à alimenter ce blog, en parlant :

-de la musique que j'écoute sur le moment (de plus en plus de jazz, et récemment j'ai eu 2 grosses "claques" : avec le premier album éponyme de Jaco Pastorius, et avec Freedom Now Suite de Max Roach)

- des livres que je lis (j'ai passé un très bon moment à lire le journal de Brian Eno, A year with swollen appendices, moi qui suis assez fan du personnage... il faudra aussi que je parle de Lisptick Traces, de Greil Marcus, que je viens de finir, livre très dense et qui, je le sens, m'inspirera beaucoup de chansons dans un futur proche !)

 

 

...mais le temps manque cruellement pour parler de tout ça. En attendant, la grande nouvelle de ces dernières semaines est que j'ai désormais un groupe pour m'accompagner en concert ! en avant-première, un morceau issu d'une répétition : (qualité sonore pas fantastique - c'est juste enregistré avec un petit micro d'ambiance - mais c'est déjà prometteur ! )

Haunted (version originale sur The Bontempi Sessions - 2004)

 

14 juillet 2010 : Un été studieux

Comme d'habitude, je vais commencer par dire que le temps a passé trop vite depuis mon dernier message, etc... le mois de juin a été assez éprouvant avec la préparation des concerts du 19 et du 21 juin. Plusieurs rebondissements avec un changement de batteur, et la démission d'un guitariste, au dernier moment le 21 juin... Un grand merci à François et Alexis qui sont restés dans l'aventure jusqu'au bout. Probablement d'autres concerts à la rentrée...

Il y a eu aussi la préparation d'un spectacle dans l'école où je donne des cours de guitare (ce qui est mon activité principale depuis l'automne 2009)

Puis, du 26 juin au 6 juillet, j'ai travaillé comme ingénieur du son pour le groupe Pique la Lune ! , sur l'enregistrement de leur premier album. J'avais déjà eu l'occasion de travailler avec eux en live, et ils avaient été impressionés par mon talent ;-) et ont décidé de faire appel à moi pour cette mission délicate... On a enregistré les instruments, et il y aura une 2e session en août pour les voix. Ci-dessous, une petite video faite par le groupe pendant la session d'enregistrement : (il y a d'autres videos sur leur site)

Voilà, cela aussi a été assez intense : 10 jours où il a fallu rester concentré toute la journée, de 9h à 20h. Du vrai boulot, quoi ! Mais bon, tant qu'il s'agit de musique, je suis prêt à tout ;-)

Depuis mon retour à Troyes, j'ai passé du temps à mixer les enregistrements de Pique la Lune. Aussi, j'ai bien l'intention cet été d'avancer sur mes propres morceaux...

 

31 juillet 2010 : Messager du Pays sans Rêves

Enfin ! J'ai un peu de temps en ce moment, pour avancer sur mes morceaux ! La semaine dernière j'ai terminé la version electro-punk de Happen Again. Comme je l'ai dit plus haut, à l'origine ce morceau était plutôt folk mais j'ai eu l'idée d'enregistrer une autre version, radicalement différente. Cette version a vu le jour alors que, au printemps 2009, je piétinais sur la version folk. ça m'a servi d'exutoire en quelque sorte. L'essentiel de l'enregistrement a été très rapide, mais le mixage a pris du temps comme toujours...

Hier je me suis remis sur Messager du Pays sans Rêves. Six mois se sont écoulés depuis la dernière session sur ce morceau : ça fait un choc de le réaliser ! En réécoutant, je n'étais pas satisfait des enregistrements. J'ai donc décidé de tout recommencer.

J'aimerais en dire plus sur ce morceau, mais le texte aborde des choses assez personnelles : sur mon rapport à l'existence en général, sur mes rapports aux autres. Et en me lançant dans une explication de texte, j'aurais peur de transformer ce blog en grand déballage. Sur la version définitive du texte, je pense avoir trouvé le bon équilibre ; la bonne distance entre introspection et abstraction poétique. Et vouloir expliquer plus avant, ce serait rompre cet équilibre.

De même, musicalement cela repose sur des éléments assez fragiles : quelques arpèges, une voix murmurée. Il faut donc trouver un équilibre dans l'interprétation. Une simple phrase prononcée de travers casserait le fil ténu que je cherche à tisser. Voilà pourquoi je suis spécialement perfectionniste, et aussi pourquoi je ne peux me résoudre à poster ici, un extrait d'une version non finie.

Pour préciser un peu les choses, disons que j'ai pensé, pour l'ambiance de l'enregistrement, au morceau de Lou Reed "The Bed" (mais il ne s'agit en aucun cas d'une copie - je ne cherche jamais à reproduire des morceaux existants). Au fond, comme j'ai tendance à partir dans des projets de morceaux complètement barrés, j'essaie de me rassurer en me disant que, en fait, mes morceaux ne sont pas si OVNIs que ça, j'essaie de me persuader qu'ils ressemblent à d'autres choses déjà existantes. LOL

 

A propos de Lou Reed, je suis récemment tombé par hasard sur une interview dans un magazine. Le journaliste lui demande sa définition du rock'n'roll.
réponse : "La pureté intellectuelle. Avec le rythme en plus."

I love you, Lou.

 

5 aout 2010 : Des nouvelles de la salle de sport

ça avance en ce moment ! du travail sur Everyone, Nelson Mandela, Jacqueline... Je pense être très bientôt en mesure de poster ici une nouvelle version de Jacqueline en écoute.

Pour ceux qui ne connaitraient pas les détails passionants de ma vie, je fréquente une salle de sport (il faut bien s'entretenir) A chaque fois que j'y vais, je subis des écrans qui diffusent les pires tubes crétins de la FM (clips assortis).

Pour une fois, ce matin j'ai vu un clip qui sort de l'ordinaire : Kylie Minogue, "All the Lovers". Plutôt osé, mais filmé sans vulgarité ; là est le tour de force. Il se dégage de ce clip quelque chose de poétique, euphorique, onirique... J'ai l'impression que, contrairement à de nombreux clips (au hasard, ceux de Lady Gaga) qui tombent dans une volonté un peu facile de choquer le bourgeois bien-pensant, celui de Kylie n'est pas conçu pour provoquer. Pour séduire plutôt. Kylie ne semble pas défier le spectateur, elle nous invite plutôt à la rejoindre dans son rêve érotique. Vous me direz, c'est quand même un peu racoleur. Oui mais, somme toute, la mélodie est sympa, non? ;-)

(sans blague, j'aime bien les synthés sur le refrain) :-)

Je voulais prendre cette video sur youtube et la mettre ici, mais je tombe sur ce message : "integration désactivée sur demande"... je suppose que c'est lié à un contenu supposé "choquant" ... époque pudibonde...

 

Vu également le clip "Nicoteen" des BB Brunes. ("je fais des ronds et je me marre en pensant à ce vieux Ronsard...") Je hais ce groupe pour ce qu'il représente (on habite à Neuilly mais on est des rebelles). La mélodie n'est pas insipide, mais quant aux paroles, on ne comprend pas bien ce que Ronsard vient faire là-dedans. Impression que le groupe lorgne sur l'héritage de Gainsbourg, qui lui-même invoquait Ronsard à ses débuts... Quoi qu'il en soit, plus que la chanson elle-même, c'est la vidéo qui m'a interpellé. Réussie, basée sur une idée simple et bien exploitée : des disciples de Michel Gondry sans doute, LE réalisateur qui a révolutionné le clip dans les années 90s en préférant le bricolage intelligent à l'esthétique chic et toc qu'on continue à nous servir si souvent.

A propos d'esthétique chic et toc, j'ai constaté, (fait troublant), que la quasi-totalité des clips français (à part celui des BB Brunes, donc) étaient filmés sur des plages exotiques, lointaines et paradisiaques, du genre Bahamas, ou je ne sais où. On nous bassine avec la crise de l'industrie du disque, mais, comme on dit, c'est pas la crise pour tout le monde...

 

 

13 aout 2010 : souvenirs, souvenirs...

Jeudi 6 aout, travail sur Jacqueline. Nouvelle version plus sage : A propos la version précédente, certaines personnes m'avaient dit que la chanson partait dans tous les sens.

Vendredi 7 aout, travail sur Happen Again, version folk. Je n'arrive pas à obtenir une version qui me satisfasse. J'ai une démo pas si mal, enregistrée en deux temps, trois mouvements, en octobre 2008. Un an et demi plus tard : j'ai passé de nombreuses heures à refaire la guitare, puis la voix, et j'ai toujours l'impression que plein de choses ne vont pas. C'est décourageant. Finalement je crois que je vais garder la version démo, elle a un feeling sympathique, et je crois que toute tentative pour réenregistrer est maudite. J'y ai passé trop de temps, il faut savoir dire stop.

Du 8 au 12 aout, j'ai retrouvé le groupe Pique la Lune ! à Poissy, (après l'enregistrement des instrus en juillet, cette 2e session était consacrée aux voix). Je suis assez content du résultat, et le groupe aussi. J'ai fait écouter mes propres morceaux à Fred, membre de Pique la Lune ! et il pense que la première version de Jacqueline est la meilleure. Il trouve la nouvelle version trop... "mainstream"... Evidemment, je n'ai jamais eu envie qu'on me trouve "mainstream"... l'idée était de transformer cette chanson un peu folle en quelque chose de plus accessible... Et je me rends compte, qu'à force de vouloir la rendre "présentable"... c'était prévisible que je finisse par avoir quelque chose de trop lisse, consensuel... donc je crois que je vais suivre l'avis de Fred. Peut-être qu'au fond, cette chanson n'est pas faite pour être "présentable". ;-)

Depuis quelques mois, je profite de l'autoradio dans la voiture (rappel : ça ne fait que quelques mois que j'ai une voiture et un autoradio...) pour réécouter les disques que j'ai depuis des années et que je n'écoute jamais. Je redécouvre des choses... On dirait que certaines musiques sont enfouies quelque part dans mon subconscient... par exemple, je réécoutais récemment le morceau de Sigur Ros "Ny Battery" pour la première fois en 10 ans, et j'ai réalisé que je m'en étais peut-être inspiré (de manière inconsciente) pour l'arrangement du refrain de mon morceau "Lazy Eyes" (sur la version 2005, celle sans batterie) je ne l'avais jamais réalisé auparavant...

Hier en rentrant de Paris vers Troyes, j'ai écouté France Cartigny et Telepopmusic. Deux disques que j'avais complètement oubliés, mais vraiment excellents...

 

<- L'album de France Cartigny est assez expérimental ("Un monde de rêve" est, de loin, le morceau le plus pop) et inégal. Mais en tout cas, intéressant.

<- (bon ok : ce clip est bizarre...)

-> Le disque de Télépopmusic paraît peut-être, à première vue, plus consensuel. Mais les morceaux fourmillent de détails sonores. Et puis, ce disque est tellement agréable à écouter ... un vrai massage auditif ->

Note a posteriori : Je relis ça en 2012 et me rappelle qu'à cette époque (été 2010) j'écoutais aussi beaucoup At the drive-in (album découvert en 2000 et redécouvert grâce à l'auto-radio.)
Ce qui est fascinant chez ce groupe, c'est que leur musique fait cohabiter la violence la plus extreme, les structures les plus accidentées, avec un coté pop, mélodique, accrocheur. Contrairement à d'autres groupes comme, par exemple, Rage Against The Machine (que j'apprécie par ailleurs), dont le but était plutôt de bousculer l'auditeur... At the drive-in bouscule, certes, mais chez eux les refrains peuvent aussi se fredonner.

 

 

19 aout 2010 : retour vers le futur

Il y a peu, je pensais que ce fameux album serait terminé dans 10 ans (lol). Et finalement, les choses bougent plus vite que prévu. Suite à ma décision récente de conserver les premières versions de Jacqueline et Happen Again (version folk), voilà 2 morceaux terminés. Aussi, j'ai réécouté la version enregistrée en Juillet de Messager du Pays sans Rêves et j'en suis satisfait : et hop ! terminé.

Je m'approche donc du but. Je commence à penser que l'album pourrait être fini d'ici quelques mois. J'ai réparti mes chansons dans trois colonnes :

 

terminé
presque terminé
en cours

Nothing but time
Oh My God/ Le Capitaine Capillaire
Jacqueline
Happen Again (version folk)
Happen Again (electro)
Messager du Pays sans Rêves

Au Petit Matin (nouvelle version)
Everyone
Assemblée
Les couloirs
Nelson

 

Bon, une fois que tous les morceaux seront dans la colonne "terminé" je pense qu'il faudra encore redonner un petit coup de mix à l'ensemble... Mais nous n'y sommes pas encore.

Sur Everyone, il me reste à priori quelques retouches de voix à faire ; et sur Au Petit Matin, à peaufiner l'arrangement. Cette semaine je dispose d'un créneau au conservatoire de Troyes et j'en profite pour me concentrer sur les trois chansons les moins abouties. Cela avance bien.

Assemblée est une sorte de mille-feuille sonore assez conceptuel, un peu dans la lignée de mon Kafka Téléphone Maison (sur l'album Wasted Waves of Love). Le texte aborde des considérations d'ordre politique, mais sans coté explicite ou moralisateur. J'avoue qu'on pourrait trouver cela paradoxal de vouloir être politique sans être explicite... Le fond du propos (comme dans KafkaTM) est de dénoncer le fascisme ambiant de la société actuelle. Et aussi de parler des barrières qui nous empêchent de communiquer. Je sais que ça fait un peu cliché dit comme cela, le propos est plus subtil mais bon, encore une fois je n'aime pas me lancer dans des explications trop détaillées de mes textes. Coté musique, il y a pas mal d'éléments, avec un coté "noisy" J'ai donc passé une heure au conservatoire à enregistrer des larsens de guitare, ce qui fut très réjouissant ;-)


Comparé à KafkaTM, je pense que le résultat sera plus... équilibré. J'étais allé assez loin sur KafkaTM, aussi bien dans la complexité musicale que dans le coté cathartique/agressif des paroles et de l'interprétation... c'est pourquoi j'ai du mal à réécouter ce morceau (même si, dans l'absolu j'en suis très satisfait), et j'ai tendance à penser que les gens qui l'entendent doivent se dire que je suis vraiment fou à lier. [Cela dit, Fred de Pique la Lune m'a dit l'avoir beaucoup aimé... en fait je pense que ce morceau est susceptible de plaire, essentiellement à des personnes recherchant VRAIMENT des sensations fortes en musique LOL... catégorie qui, au final, doit réprésenter un nombre assez réduit d'auditeurs potentiels.]

A ce propos, j'ai déjà mentionné ci-dessus que j'avais fait écouter à Fred une version "sage" de Jacqueline. Il m'a alors demandé si c'était vraiment ce que je voulais, faire quelque chose de plus lisse. La question m'a laissé dans l'embarras... c'est vrai que, dit comme ça, j'ai envie de répondre : non, le "lisse" ne m'intéresse pas. Pourtant, force est de reconnaître que j'avais voulu "lisser" Jacqueline. Il faut dire que, suite à WastedWavesofLove, j'ai fini par être lassé d'entendre les réactions, très nombreuses, de gens qui ne comprenaient pas ce que je faisais, qui me disaient, par exemple, que je ne pouvais pas mélanger les sons rock et électro, ou alors que c'était un disque trop déprimant, etc, etc. D'où l'envie, effectivement, d'être plus accessible, sympa, léger, etc. Surtout, que, de nos jours, tout se passe sous forme de "concours" où il faut encourager un maximum de gens à voter pour soi... Alors, si on veut espérer sortir du lot, faut-il absolument chercher à plaire au plus grand nombre?

Je vous laisse méditer la question.

 

28 aout 2010 : Au Petit Matin, (the story part 2)

Le week-end dernier j'ai reçu la visite de ma soeurette. Nous en avons profité pour enregistrer une partie de flute sur Au Petit Matin. Dans la foulée, je me suis attelé à finir l'arrangement de la nouvelle version.

J'ai déjà raconté, plus haut, la gestation de ce morceau (voir ici), et son évolution jusqu'au concert à l'Oeil du huit (mai 2008). Lorsque j'avais écrit les arrangements pour ce concert (avec les musiciens "classiques") j'avais eu l'idée d'une sorte de pont où le morceau s'envole, prend de l'ampleur... Cette partie est devenue assez importante pour moi, étant en quelque sorte le coeur de la chanson.

Ce passage-là a toujours été très clair dans ma tête, mais lorsque j'ai essayé de l'expliquer aux musiciens, ça a été assez difficile. J'ai essayé de trouver un morceau déjà existant, comportant des arrangements similaires... et, 2 ans plus tard, je n'ai toujours pas vraiment trouvé quelque chose d'approchant [c'est d'ailleurs curieux puisque, au premier abord, je n'avais pas l'impression que c'était une idée spécialement originale].

Disons que c'est lointainement comparable à certains passages qu'on peut entendre chez Godspeed you black emperor :

 

A l'automne 2008, je voulais enregistrer ce morceau de manière identique au concert, mais ce n'était plus vraiment possible, les musiciens n'étant plus disponibles. Malgré cela, je souhaitais conserver une certaine ampleur, ce coté aérien donné par les instruments classiques, à la limite de la grandiloquence. Or à cette période j'avais accès à un studio muni d'un piano, instrument qui me semblait idéal pour retranscrire cela. En plus, j'aimais l'idée de mettre du piano sur ce disque : je sais en jouer un peu, et j'adore le son de cet instrument... mais je n'en avais jamais mis auparavant sur mes morceaux car je trouve "atroces" les sons de pianos numériques ou logiciels.
[A l'exception de La Pluie (2004), où j'avais utilisé un piano logiciel, noyé dans la réverb pour atténuer le coté artificiel... et somme toute, ça rendait plutôt bien]

Comme, fin 2008, j'ai eu acces à un "vrai" piano, ça m'a permis de réaliser, en octobre, une première démo, qui comportait, sur la première moitié du morceau, uniquement la voix et le piano. Mais cette version avait un coté bancal ; le début, très dépouillé, sonnait un peu vide. J'ai refait une 2e démo en décembre, avec des pistes rythmiques en plus. Mais je n'étais toujours pas satisfait. Cette version reposait trop sur le piano, qui n'était pas assez au point (la faute à mes talents limités sur cet instrument). Pour combler votre curiosité, voici cette version :

Au Petit Matin (demo decembre 2008)

 

J'ai donc commencé une 3e version en janvier 2009, avec plusieurs changements. Notamment, un début toujours aérien mais plus rythmique, dynamique. (j'ai gardé la partie de piano pour la fin). L'essentiel a été réalisé en janvier, puis j'ai passé quelques mois à peaufiner le mix ; et en avril 2009, j'ai mis cette version en écoute sur Myspace :

Au Petit Matin (demo avril 2009)

Au début j'étais très confiant, je pensais que cette version avait un potentiel "tubesque". Mais il s'est avéré qu'elle avait un effet très... "polarisant" sur les auditeurs : certains ont trouvé le morceau bouleversant, d'autres m'ont dit que cela leur faisait penser à de la variet' (ce qui s'explique par le coté "paroles en français" + "synthés") Au début, j'ai été très vexé, puis, après avoir pris un peu de recul, je me suis rendu compte qu'il y avait un petit coté variet' sur cette version : la voix très passionnée, le coté peut-etre trop "léché" des arrangements, les nombreuses couches d'instruments...

J'aime toujours cette version, je pense que, sous plusieurs aspects, elle est très réussie, mais je ne veux pas qu'on puisse me soupçonner de "faire de la variété". Après quelques mois d'indécision, je me suis attelé à une nouvelle version en décembre 2009. Cette fois, l'idée était de repartir sur mon idée originale : une base voix / guitare, puis rajouter quelques instruments, sans tomber dans la surenchère... La base voix / guitare a été enregistrée très spontanément, en quelques prises. Depuis, ça avance petit à petit. Première tentative d'enregistrer violon et flûte en avril 2010. Et, comme je l'annonçais ci-dessus, deuxième session de flûte le week-end dernier.

Cet après-midi, j'ai continué le travail sur ce morceau en enregistrant un glockenspiel (petit xylophone en métal)... c'était assez drôle à faire, mais comme j'en joue très rarement... ça s'est avéré difficile ! :-/

En fin de compte, ce soir, ça commence avoir de la gueule... je posterai probablement bientôt un extrait en écoute...

 

 

5 septembre 2010 : des nouvelles de la salle de sport (suite)

Ces derniers temps, encore du travail sur Au Petit Matin (2e prise de glockenspiel, mixage, fin psychédélique) et Nelson Mandela (prises de guitalele et de voix).

J'ai réécouté les différentes versions de Happen Again (folk), et, contrairement à ce que j'ai écrit un peu plus haut, je me suis rendu compte que l'enregistrement réalisé en 2010 est meilleur que celui datant de fin 2008. Au fond, c'est rassurant : je n'ai pas travaillé pendant des mois pour rien ! Cela dit, l'enregistrement de 2010 n'est pas tout à fait terminé. Il faut que je m'y remette.

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J'ai aussi écouté les premiers titres, enchaînés, pour voir comment ça rend : Nothing but time / Oh My God / Happen Again / Jacqueline / Messager. Je sais que les 2 premiers titres sont aux extrêmes de mon spectre musical, donc ça peut paraître casse-gueule de les enchaîner. Mais justement c'était ça l'idée : D'abord séduire l'auditeur avec Nothing but time, puis le projeter dans quelque chose de très différent : ainsi il comprendra vite, qu'il n'a pas affaire à un disque conventionnel. Cela dit, après avoir testé, je ne suis pas persuadé que l'idée soit bonne. Dommage, elle me plaisait bien. De toute façon, l'ordre ne pourra se décider que lorsque tout sera enregistré.

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Ce matin j'étais de nouveau à la salle de sport... où j'ai pu voir le clip de Shy'M "je suis moi".
Bon. Déjà, on peut dire qu'elle a réussi à trouver un pseudo que, probablement, personne ne sait prononcer (encore mieux que Skyscraper) ... ok, c'est vrai qu'on est obligé de choisir un pseudo quand on s'appelle ... "Tamara Marthe"...
(je me suis documenté sur la chose.)

... alors, ça commence par cette phrase inoubliable : "je n'ai aucune envie de dire ce que je ne pense pas..." Rien que ça, ça m'a fait éclater de rire (heureusement la salle était à peu près vide). Niveau lapalissade, c'est pas mal. C'est vrai qu'il faut un sacré culot pour oser "ne pas dire ce que l'on ne pense pas".Imaginons l'inverse : "j'ai envie de dire ce que je ne pense pas..." pas très logique... mais au moins, ç'aurait été un point de départ intéressant :)

Mais visiblement l'humour de Shy'm est involontaire : elle répète "Je suis moi, je suis moi..." avec une conviction qui semble inébranlable.



C'est un peu l'hymne de notre époque vide.
Cela me rappelle autre chose : récemment, alors que j'étais chez un ami, j'ai subi un extrait de "secret story" - je souligne que je l'ai vu malgré moi- si si je vous jure (je n'ai pas la télé, par choix) et j'ai constaté que, interrogés sur leurs états d'âmes, tous les candidats déclaraient des platitudes du genre "ah, de toutes façons, moi je suis comme je suis, et si y'en a qu'ont des problèmes avec ça, eh ben c'est pas mon problème..."

Bref. Je suis moi. certes. Mais qui est ce moi? Qu'a-t-il à dire, à apporter au monde? ...on vit à l'époque de Michael Vendetta et de Paris Hilton, où les gens sont encouragés à se croire tellement uniques, intéressants, même s'ils ne font rien de leur vie à part consommer. (et facebook reflète assez bien cette mouvance, à mon avis...)

Cela m'a rappelé aussi quelque chose que j'avais lu dans L'insurrection qui vient. J'étais tombé sur ce livre par hasard, début 2009, et j'avais commencé à le lire, intrigué par le titre, sans savoir que ce livre était attribué à Julien Coupat (mais si, vous savez, le type qui a été mis en examen, soupçonné, sans réelles preuves, d'avoir saboté une ligne SNCF) - bon, ça y est au passage, je vais être soupçonné à mon tour d'être un terroriste potentiel. lol

Bref, en entendant Shy'M, j'ai repensé à un extrait de ce livre où l'auteur raille le slogan choisi par Reebok pour une publicité "I am what i am" : Je suis moi. Reebok, Shy'M, même combat?

«I AM WHAT I AM.» C’est la dernière offrande du marketing au monde, le stade ultime de l’évolution publicitaire, en avant, tellement en avant de toutes les exhortations à être différent, à être soi-même et à boire Pepsi. Des décennies de concepts pour en arriver là, à la pure tautologie. JE = JE. [...] Mon corps m’appartient. Je suis moi, toi t’es toi, et ça va mal. Personnalisation de masse. Individualisation de toutes les conditions – de vie, de travail, de malheur. [...] Atomisation en fines particules paranoïaques. Hystérisation du contact. Plus je veux être Moi, plus j’ai le sentiment d’un vide. Plus je m’exprime, plus je me taris. [...] Je tiens, tu tiens, nous tenons notre Moi comme un guichet fastidieux. Nous sommes devenus les représentants de nous-mêmes – cet étrange commerce, les garants d’une personnalisation qui a tout l’air, à la fin, d’une amputation. [...]

L’injonction, partout, à « être quelqu’un » entretient l’état pathologique qui rend cette société nécessaire. L’injonction à être fort produit la faiblesse par quoi elle se maintient, à tel point que tout semble prendre un aspect thérapeutique, même travailler, même aimer. Tous les « ça va ? » qui s’échangent en une journée font songer à autant de prises de température que s’administrent les uns aux autres une société de patients. La sociabilité est maintenant faite de mille petites niches, de mille petits refuges où l’on se tient chaud. Où c’est toujours mieux que le grand froid dehors.

Vous pouvez lire le texte intégral ici.

 

11 octobre 2010 : Musiques diverses et théories du complot

Retour sur le sujet du post précédent. Vous avez sûrement vu, depuis quelques jours, la pub pour coca-cola (dans les abribus) : "vraiment moi-même". Aussi, dans un magazine gratuit, une pleine page de pub pour le recrutement de l'armée : "devenez vous-même". Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec le "moi-même" en ce moment??? Shy-M a lancé une mode, ou quoi???

N'insistons pas, vous savez ce que j'en pense.

Depuis la rentrée, pas beaucoup de temps pour avancer sur l'album. Par contre j'ai terminé le mix pour le groupe Pique la Lune ! (groupe avec lequel j'ai travaillé cet été, voir plus haut) Le groupe mettra sûrement en écoute des morceaux, le temps venu, je vous tiendrai au courant. (mise à jour : vous pouvez écouter ici : http://piquelalune.bandcamp.com/ )

Il n'y a pas longtemps j'ai repensé à ce morceau : Astounded par les canadiens Bran Van 3000 : "tube underground" du printemps 2001 ("underground" car je l'ai juste entendu 2-3 fois à la radio. Pourtant ça avait vraiment le potentiel pour casser la baraque) :

 

... la rencontre parfaite entre la pop et la soul (deux styles musicaux que j'adore) - Astounded est d'ailleurs basé sur le morceau "Move on Up" de l'icône soul Curtis Mayfield, récemment décédé à l'époque. En tout cas, c'est beaucoup plus qu'un remix, le morceau a été transfiguré - et à mon avis le résultat est encore meilleur que l'original.
Ah et puis, (petite fierté personnelle) ça a été la première fois que j'ai connu un morceau AVANT qu'il apparaisse sur une compil Inrocks (lol) - découvert car j'étais à l'époque, abonné à la mailing-list du label sur lequel était sorti ce disque.

Quoi qu'il en soit, je n'avais pas eu l'occasion d'écouter les albums de Bran Van 3000 à l'époque de leur sortie, mais j'ai pu le faire récemment grâce à deezer. Mon sentiment sur ces diques : très étranges car ils manquent totalement d'unité... bon ok, Bran Van 3000 est présenté comme un "collectif", ce qui, a priori, implique de la diversité, mais quand même... Quand je pense qu'on me reproche parfois un "manque d'unité"**... BV3000 est la preuve qu'une extrême diversité n'empêche pas de vendre des albums par camions entiers.

**[c'est vrai, je l'avoue : a priori, il y a peu de rapport entre mes morceaux "The Ministry of Winter" et "Machine Electronique" ...mais il s'agit des extrêmes de mon "spectre musical". Si on regarde mon travail dans son ensemble, il y a quand même une cohésion, enfin je pense. Et puis, je reste dans un cadre "pop" : parfois je penche du coté "folk", parfois du coté "electro", mais pour moi c'est toujours de la pop : ce n'est ni de la soul, ni du hip-hop, ni du metal, ni de la variété...].

En fait, ce groupe (BV3000) a eu du succès car quelqu'un, dans un bureau d'une maison de disque, a décidé que leur morceau Drinking in LA avait le potentiel pour être un tube mondial (d'ailleurs, ça m'a toujours laissé un peu dubitatif : certes ce morceau a été matraqué par les radios FM - je crois que c'était à l'été 1997 - mais je ne suis pas sûr qu'il ait tellement marqué le public - la preuve, qui s'en souvient aujourd'hui?)

Je suis persuadé que ce sont les choix des maisons de disques qui font les goûts du public, et non l'inverse (Drinking in LA est passé à la radio parce que quelqu'un l'avait décidé ; pas parce que le public l'avait réclamé...). Quand un morceau est programmé en rotation lourde sur les radios FM, tôt ou tard les gens finissent par l'avoir en tête, et avoir envie d'acheter le single. Evidemment je parle du grand public. Pour le milieu "indé" c'est un peu plus tordu, le succès se construit à l'aide du bouche à oreille et de la hype [pour ceux d'entre vous qui ne maîtrisent pas le langage "indé", la hype est une mode aussi intense qu'éphémère - 3 semaines en moyenne.] On pourrait d'ailleurs penser que ce système, fondé sur le bouche à oreille, permet un "écrémage" plus objectif des groupes et des singles, en fonction de leur qualité ; mais en réalité, je soupçonne que quelques personnes bien placées font la pluie et le beau temps dans le milieu indé. -ça c'est mon coté "théorie du complot" lol. Sérieusement, dans le milieu "indé", ce ne sont pas les radios FM qui décident, mais les journalistes de quelques magazines (principalement anglais : NME, etc). Au fond, ça revient au même.

Il y a quand même des exceptions à cette dictature impitoyable de la hype ; certains groupes, sortis de nulle part, se sont imposés parce qu'ils avaient du talent et qu'ils proposaient quelque chose en résonance avec l'époque - je pense par exemple à Louise Attaque.

Autre chose qui n'a rien à voir : j'ai découvert récemment qu'il y a en écoute sur deezer plein de lives plus ou moins officiels de Queen - eh oui, je sais que citer Queen en 2010 c'est pas tendance, mais je m'en fous - j'ai commencé à écouter celui-ci :

http://www.deezer.com/fr/#music/queen/queen-on-fire-live-at-the-bowl-302244

Curieusement, sur la pochette du disque (visible sur deezer) on dirait ce genre de cover-band constitué de "sosies" (Brian May paraît bizarrement "pas-ressemblant"). Quoi qu'il en soit, sur le disque c'est bien Queen, pas de doute ; et ça déchire. Il suffit d'écouter la version de We will rock you qui ouvre le concert : ça donne envie de sauter contre les murs. Egalement à écouter : la sublime version de Somebody to Love. J'aime la façon dont Mercury improvise constamment autour de la mélodie, au lieu de la chanter exactement comme sur le disque. Quel grand chanteur.

 

29 octobre 2010

Il y a quelques jours j'ai revu François, le bassiste qui m'a accompagné lors des concerts de l'été dernier. ça faisait un petit moment qu'on n'avait pas eu l'occasion de jouer ensemble. On a rejoué Labyrinthe, Jacqueline, morceaux qu'on avait déjà joués au printemps. (en fait, cette dernière chanson me soûle un peu en ce moment, surtout la partie funky que je trouve de plus en plus superflue... sur disque, ça va, mais en live, je le sens plus, j'ai l'impression que ça dénature le reste du morceau)

J'ai fait écouter à François certains morceaux qu'on n'avait pas encore joués ensemble : Work, Happen Again, Nothing but time, Everyone. A vrai dire, au printemps 2010, j'envisageais vaguement de scinder Skyscraper en deux projets distincts : l'un en français, l'autre en anglais. C'est pourquoi lors des récents concerts, on n'a joué que des chansons en français : je gardais intentionnellement celles en anglais de coté. Mais finalement, je ne sais plus trop où j'en suis dans cette histoire de scission. J'ai envie que l'album sorte tel que je l'ai imaginé au départ, avec ce mélange de chansons en français et en anglais.

Quoi qu'il en soit, François a moins accroché sur Everyone, mais m'a certifié que Nothing but time et Happen Again sont "des tubes". On a joué une longue version de Nothing but time et après, il m'a dit qu'il avait vraiment kiffé. "pendant qu'on jouait, j'étais dans la cour d'école, un jour de pluie..." m'a-t-il dit avec une lueur d'émotion dans les yeux. J'étais très content que ça lui plaise à ce point, d'autant que ça renvoie précisément à ma thématique fétiche : le temps (qui est d'ailleurs au coeur de ce morceau précis). Je veux faire vivre aux auditeurs des voyages dans le temps : soit évoquer des futurs possibles ; soit rappeler aux auditeurs des émotions, des situations à demi oubliées. Pour le titre du futur disque, j'ai beaucoup retourné dans ma tête l'idée "random travel through time and space" ou "voyage au hasard dans l'espace et le temps" mais je trouve ça trop long / compliqué / pas assez accrocheur. Mais ça aurait bien collé avec le disque qui est fait de chansons très diverses, comme issues de plusieurs petites bulles spatio-temporelles... et qui plus est, écrites sur une période de temps assez longue.

Je pense soudain à "années-lumières"... c pas mal....non?

 

17 novembre 2010

Il y a quelques jours, j'ai appris que j'étais pré-sélectionné sur le site album-rock.net pour être mis en avant comme "groupe du mois de Décembre" sur la page d'accueil du site. C'est toujours agréable de voir son travail reconnu... Je m'étais inscrit sur ce site il y a longtemps et donc je n'en attendais plus grand-chose. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer ! si vous voulez me soutenir, il suffit de rentrer un pseudo + mot de passe ; et de voter pour moi sur le site :

http://www.albumrock.net/selection/groupe.php?gar=342

Je continue de faire du tri dans ma CD-thèque personnelle et je redécouvre le groupe Add N to (X). Je l'avais découvert en 1999 et la démarche du groupe m'a immédiatement plu et inspiré : de la musique électro entièrement jouée sur de vieux synthés, accompagnée par un vrai batteur, dans un esprit complètement barré, psychédélique, post-punk. Au final, le son du groupe est électro, mais avec une vraie énergie rock, puisque tout est joué en direct. A une certaine période, je citais le groupe parmi mes influences ... C'est vrai que, dans l'esprit, mon morceau Machine Electronique* n'est pas très éloigné... en tout cas, c'est comme ça que je voyais les choses.

* (le tube underground de mon premier album "Bontempi Sessions", l'un de mes "morceaux de bravoure" en live dans les années 2004-2005)

 

 

4 décembre 2010 : Le Capitaine Capillaire

On m'a proposé de participer à un projet qui aura lieu le 21 juin 2011 à Troyes. Plusieurs chanteurs/chanteuses interpréteront des "classiques" de la chanson française, accompagnés par l'orchestre du conservatoire. J'ai fait plusieurs propositions [Etienne Daho, Alain Bashung...] et finalement la proposition retenue est Le Sud de Nino Ferrer.

On m'a également suggéré de proposer l'une de mes compositions pour cet exercice. Comme vous le savez, j'ai toujours eu le fantasme des orchestres et des arrangements sophistiqués, donc l'idée m'a immédiatement séduit. Mon premier choix s'est porté sur "Le Capitaine Capillaire". C'est l'occasion de vous parler de ce morceau, sur lequel je n'ai pas été très bavard jusqu'à présent :

Le Capitaine Capillaire (clic droit - > télécharger)

***
chapitre 1 : l'origine

Ce morceau a été commencé fin 2007. Je venais de tourner la page de ma période "Wasted Waves of Love", et j'avais une idée générale pour la suite des événements : après un album à l'atmosphère plutôt éthérée, je souhaitais que ma musique prenne une direction plus électrique, plus percutante. Je me suis donc mis à travailler sur quelque chose de neuf, sans suivre de plan précis ; simplement, il y avait, à la base, le désir de créer spontanément quelque chose. "Tiens, si on faisait un nouveau morceau aujourd'hui?"

Le morceau est donc né de presque rien : j'ai commencé à triturer quelques samples que j'avais sous le coude, et très vite, j'ai été enthousiasmé par le résultat. L'essentiel a été fait en une heure. Généralement, mes morceaux suivent des structures précises et soigneusement construites ; mais ici au contraire, la forme est assez ouverte ; on peut simplement dire que le morceaux s'organise en 2 grandes parties : une première plutôt "rock electro bruitiste" et une 2e plus funky ; pour laquelle je me suis intentionellement inspiré de l'atmosphère des films 70's "blaxploitation" (à l'époque de "Wasted Waves of Love" je disais souvent en plaisantant que mon 3e disque serait funk, et même si, au final, ce disque ne sera globalement pas très funky, l'idée d'introduire des "petits bouts" de funk me plaît - comme sur "Jacqueline")

Avec le recul, j''aime que ce morceau n'ait pas une structure archi-classique (du genre "couplet-refrain-couplet") mais qu'il ressemble à un monstre à 2 têtes.

La première version était uniquement instrumentale, mais je savais que tôt ou tard, j'en ferai autre chose. Un peu plus tard, au printemps 2008, j'ai eu envie d'écrire un texte très brut, en notant sur une feuille ce qui me passait par la tête ; alors que d'habitude je passe beaucoup de temps à murir les textes. Je me rends compte, en écrivant cela, que le lecteur/auditeur risque de penser "bon d'acord, c'est complètement n'importe quoi ce morceau" mais pourtant je pense vraiment qu'il est très réussi, et qu'au final, il reste cohérent par rapport au reste de mon travail, même s'il a été fait en suivant d'autres méthodes que d'habitude. En tout cas, je me suis beaucoup amusé en écrivant ce texte, du genre : "ça ne veut vraiment rien dire. On va vraiment me prendre pour un fou" Puis, j'ai enregistré la voix dans la foulée. J'ai fait seulement 2 prises (c'est mon record absolu de rapidité pour enregistrer une voix !), et encore aujourd'hui je suis pleinement satisfait de ces 2 prises.

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chapitre 2 : interprétation(s) de texte

En réécoutant peu après, je me suis rendu compte que le texte avait, quand même, plus de sens qu'il n'y paraît au premier abord ... il a même une tonalité ... politique. [je pensais me lancer ici dans une explication de texte, mais, (comme je l'ai déjà écrit plus haut) je trouve que c'est trop "désenchanteur" de faire soi-même une explication de ses textes.] En tout cas, chacune des phrases peut être décortiquée à loisir. exemple :

"j'en ai marre de ces candélabres conditionnés pour être candides et compatissants" j'aime ce mot "candélabre", j'aime sa sonorité même s'il représente des choses que je n'aime pas (=luxe, rigide, vertical, passéiste, guindé). Je trouve suprêmement ironique que, bien qu'il soit associé au luxe, il soit proche du mot "délabré" sur le plan sonore. Dans le contexte de ce morceau, ce mot "candélabre" (d'après l'interprétation de texte faite "a posteriori") désigne une personne psychorigide, mais qui se considère (à tort) comme ouverte d'esprit.

ou encore :
"le captaine capillaire est capable de cannibaliser le capharnaum caoutchouteux" J'imagine le "capitaine capilaire" comme une sorte de personnage monstrueux ; on pourrait traduire cette phrase par quelque chose comme : "Quand personne n'ose prendre d'initiative, les plus malfaisants prennent le pouvoir."

***
chapitre 3 : et maintenant?

L'essentiel du morceau a donc été fait très rapidement, mais j'ai passé toute l'année 2009 et une bonne partie de 2010 à retoucher le mix... (comme je l'ai expliqué dans plusieurs messages précédents) et, à l'heure où j'écris ces lignes, ce n'est pas encore totalement terminé... je me suis promis d'arrêter de couper les cheveux en 4 (c'est le cas de le dire, pour un morceau qui s'appelle "le capitaine capilaire"... LOL) et de choisir l'un des mixs que j'ai déjà faits, mais j'hésite entre 3 ou 4 versions...

***
chapitre 4 : et maintenant?????

Quoi qu'il en soit, ce morceau n'est finalement pas retenu pour le projet "chanson française / orchestre symphonique". Dommage, j'imaginais un arrangement à la Bernard Herrmann / John Barry (voir videos ci-dessous à titre d'exemples...). Et puis, franchement, si l'on parle de "chanson française", ce texte s'imposait : il comporte certains des plus beaux mots de la langue française : candélabre, marqueterie, marijuana, capharnaüm, vaciller, valdinguer...

Finalement, le titre retenu pour le projet chanson/symphonie sera probablement "Au petit Matin"
(que je vais peut-être renommer "La ville se réveille", finalement) .

 
 
 

(ps j'ai dans ma CD-thèque personnelle une version du thème "On Her Majesty's Secret Service", orchestrée par John Barry, avec des synthés "crados" et une batterie... version encore plus électrisante que celle ci-dessus... mais je ne la trouve pas sur Youtube. Quel dommage...)

 

24 décembre 2010

Ce matin je me suis réveillé au son de l'excellent album de Grace Jones "Hurricane" (2008).

Je n'étais pas très fan de ses "oeuvres" antérieures ; et je serais probablement passé à coté de ce disque sans mon ami Gilles, qui me l'a fait découvrir à sa sortie (fin 2008). En le réécoutant ce matin, je réalise que toutes les chansons de ce disque parlent de la même chose : le temps. Comment il modifie la pensée, notre rapport au monde, à nos racines. La mémoire. Ce mélange d'appréhension pour le futur, et de curiosité enthousiaste pour ce qui va venir. Le temps, qui est aussi, je l'ai déjà écrit plus haut, mon sujet favori. Je crois que c'était fin 2008, début 2009 : je me suis rendu compte que j'aime jouer avec ce thème... peut-être car le temps est la matière même dont sont faites nos vies. Et d'ailleurs, de toutes les formes d'expression, la musique est certainement celle qui a le plus à voir avec le temps : les sons n'existent que dans la durée...

Depuis que je me suis fait cette réflexion (=tout ce qui a rapport au temps me fascine), je remarque souvent que je suis attiré par des oeuvres qui traitent de ce sujet. Par exemple, le magnifique film sorti cette année, Inception ; le temps est évidemment "manipulé" de manière formelle dans le scénario ; mais cela va plus loin... le film explore différentes notions : le temps du deuil ; le temps que met une idée pour arriver à maturité ; les souvenirs ; le rapport à l'enfance. Et aussi : comment l'on peut rechercher, dans lebut d'éluder un élément douloureux, la perte de repères temporels . Il me semble que les critiques autour du film se sont beaucoup focalisées sur le thème des rêves, alors qu'au fond ; les rêves étaient un prétexte, il est plus question de temps. [d'ailleurs, j'ai lu et entendu pas mal de critiques du genre "Nolan a une vision trop réduite des rêves ", mais je pense que là n'était pas le sujet.]

[Si l'on veut un film sur les rêves, je recommande plutôt La Science des Rêves de Michel Gondry, un autre de mes films (et réalisateurs) préférés. D'ailleurs je pense que le titre français est beaucoup plus pertinent que le titre anglais Science of sleep "la science du sommeil" (mais ce dernier donne lieu à une jolie allitération). Et, pour rester dans les commentaires sur les titres : le titre québécois d'"Inception" : "L'origine", porte manifestement cette notion temporelle, qui est donc bien au coeur du film]

[Tout en écrivant, je me fais aussi la réflexion que le temps est un thème récurrent dans l'univers de la science-fiction ; ce qui explique peut-être en partie, pourquoi j'aime tant ce genre cinématographique...]

Aussi bien pour Grace Jones que pour Christopher Nolan, je n'ai analysé tout cela qu'après coup. J'ai été, dans un premier temps, happé par la musique chez Jones, par la beauté formelle chez Nolan. Peut-être que les oeuvres qui parlent du temps ont en commun une certaine profondeur (pour parler du temps, il faut nécessairement ... prendre le temps d'y réfléchir !) Ou bien, peut-être plus simplement, mon attirance pour ces oeuvres s'explique par le fait que ces créateurs, fascinés par le même matériau que moi, ont une manière de voir les choses proche de la mienne. (Certains vont me dire que je manque de modestie en me comparant à Nolan, mais, bon, ceci est écrit "toutes proportions gardées" comme on dit; et puis, tant qu'à faire, mieux vaut se comparer à des gens talentueux ! lol)

Pour finir sur Inception, la musique de Hans Zimmer est aussi l'un des éléments forts du film. Zimmer ne s'est d'ailleurs pas trompé puisque l'un des thèmes musicaux les plus marquants est intitulé... "Time". Je réalise aussi (tout en écrivant) que c'est assez pertinent d'utiliser un air dont les paroles sont "Non je ne regrette rien" quand le film traite du temps et de la mémoire. J'ai lu que Nolan avait eu l'idée d'utiliser ce morceau de Piaf depuis 10 ans (bien avant de savoir que Marion Cotillard serait dans le film). Lorsqu'il a engagé Cotillard, il a envisagé de ne PAS utiliser cette mélodie (justement pour ne pas créer de lien ambigü avec "La Môme") mais c'est Zimmer qui l'a convaincu de garder cette musique. Car il y entendait "un sens du danger". D'ailleurs, Zimmer a dit avoir manipulé "Non je ne regrette rien" pour trouver des idées musicales dont il s'est inspiré pour sa partition. (c'est fou comme tout est imbriqué... ) La preuve avec cette petite video :

 

12 janvier 2011 : Inception Le retour / Pop-o-logy / Best-of-2010

Je relis ce que j'ai écrit plus haut à propos du film Inception. Je repense à une autre critique que j'ai beaucoup entendue : (attention ne pas lire plus loin si vous n'avez pas vu le film) "oui mais à la fin, on ne sait pas si la toupie tombe ou pas". Au fond, on s'en fout. On peut se poser la question, évidemment, mais la question est plus intéressante que la réponse, quelle qu'elle soit. La toupie tombe, ou pas ? Probablement Nolan n'en a aucune idée lui-même. Par cette pirouette, il nous rappelle qu'au cinéma, tout n'est qu'affaire d'illusion (ce qui était le thème d'un de ses films précédents, l'excellent "Le Prestige").

Et puis au fond, c'est bien ce que voulait Nolan : faire parler les bavards.

Bon, déjà, pour commencer, c'est une fiction, n'est-ce pas, pas un documentaire : donc le film pourrait finir de plein de manières différentes... il n'y a pas "une" vérité absolue. C'est ça qui est intéressant : suggérer que la fin puisse être interprétée de différentes manières. Quant à savoir quelle interprétation est la meilleure... ça n'a pas grand intérêt. Deuxièmement... imaginons que le film tranche clairement entre l'une des 2 fins possibles : "la toupie tourne, Dom Cobb est toujours dans le rêve" ou alors "La toupie tombe, on est dans la réalité, ça y est Dom Cobb a vraiment retrouvé ses gosses" : dans un cas comme dans l'autre, si le film nous expliquait tout grossièrement, ça serait très décevant, non? La première fin laisserait un goût d'insatisfaction (la mission a échoué). La deuxième fin serait un happy-end satisfaisant pour le spectateur, mais plutôt bateau (et d'ailleurs, ce serait le cas si on retirait les 5 dernières secondes). Au contraire, ce tour de passe-passe donne une touche d'inattendu à la fin, concluant brillamment ce film passionant.

J'ai évoqué plus haut, à quel point la notion de temps est centrale dans ce film. La toupie est, évidemment, un symbole de cela. "temps suspendu, infini" contre "temps limité" : cette dualité peut être interprétée de 2 manières :

1) Dans l'univers du film, la toupie représente la dualité "temps du rêve" / "temps réel" : Dans les rêves, le temps semble suspendu (la toupie ne s'arrête jamais de tourner) alors que dans la réalité, les choses ont un début et une fin.

2) Il y a une sorte de mise en abime assez maligne dans Inception : l'équipe de professionnels qui évolue à l'écran fabrique des rêves un peu comme une équipe de tournage fabriquerait un film (il y a un régisseur : Arthur... un metteur en scène : Dom Cobb... un acteur : Eames... un producteur : Saito... une décoratrice : Ariadne, etc...) Dans les rêves "fabriqués" d'Inception, le subconscient du rêveur "cible" est impliqué, actif ; de même, l'esprit du spectateur d'Inception est pris à parti (pour preuve, les nombreuses tentatives d'interprétation des détails du scénario... ) Je trouve d'ailleurs assez géniale, de ce point de vue, l'accroche qu'on peut lire sur les affiches en VO : "Your mind is the scene of the crime". ["Votre esprit est le lieu du crime"]
Pour revenir à la toupie, il me semble qu'elle renvoie donc, aussi, à cette autre dualité : "film (ou rêve, ce qui revient au même de ce point de vue)" contre "réalité" :
- dans un film (ou un rêve), le temps peut être manipulé à l'infini (cela vaut pour tous les films, mais encore plus pour celui-là)
-
HORS du film (dans notre réalité, quoi) ...les choses doivent bien s'arrêter ; et, une fois le film fini, le spectateur/rêveur doit revenir à sa vie moins exaltante. On peut d'ailleurs voir dans Inception un commentaire sur notre tendance à vivre de plus en plus dans le virtuel / le rêve/ le divertissement, ...le virtuel devenant "plus réel" que la réalité, car (justement) plus exaltant.

...comme je viens de l'expliquer, la dualité "imaginaire contre réel" étant l'un des thèmes centraux du film, quel meilleur moyen de congédier le spectateur que de le faire douter de la réalité (dans l'univers fictionnel du film) de ce qu'il vient de voir? (cf la pirouette finale)

A propos de la toupie-totem, le choix d'utiliser cet objet dans le film n'est pas du tout innocent (je dirais même qu'il est assez génial) : il renvoie aussi à l'idée d'un équilibre précaire, en l'occurence celui de Dom Cobb qui essaie de ne pas basculer dans la folie. Imaginez que le totem soit un autre objet, un objet "stable" : beaucoup de scènes du film perdraient de leur éclat.
Le fou, pièce d'échecs qui est le totem choisi par Ariane (jouée par Ellen Paige) n'est certainement pas le fruit du hasard non plus : Ariadne* crée les décors du rêve et peut y créer des raccourcis, un peu comme le fou se déplace en diagonale sur un échiquier. On peut ajouter qu'en anglais le fou est "the bishop" : "l'évêque" ; or Ariane a, en quelque sorte, un rôle de "confesseur" pour Dom Cobb.
(* Le nom du personnage, est, bien évidemment, lié à la légende grecque du labyrinthe... labyrinthe qui est aussi une figure récurrente du film. Inception est plein de symboles et de références...)

Revenons sur la scène finale. Tout le film nous invite à nous perdre entre différents niveaux de rêves et/ou de réalité, la fin est donc suprêmement cohérente avec le reste du film. Et puis, on retrouve aussi ce genre de petite estocade finale ("est-ce un rêve ou la réalité?") dans pas mal de films un peu en marge d'Hollywood ; je dirais même qu'on peut y voir une certaine tradition : Je pense par exemple à Brazil de Terry Gilliam ou Children of Men de Alfonzo Cuaron, un autre de mes films préférés. Enfin, dans ce dernier, la fin n'est pas si ouverte que ça, mais je me souviens qu'à l'époque de sa sortie, j'avais discuté avec quelqu'un qui m'avait dit avoir été déçu, car la fin le laissait trop dans le flou, l'incertitude : certains spectateurs aiment bien qu'on leur explique tout, qu'on leur montre tout. Mais le mystère aussi, peut être beau et intéressant. Voilà, c'était mon coup de gueule du jour ;-)

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A part ça, j'ai bossé comme un fou sur les morceaux fin décembre. J'ai été tenté de poster des messages au jour le jour pour raconter mon travail, mais finalement j'ai préféré investir cette belle énergie dans les morceaux plutôt qu'à écrire.

Nelson est presque finie. Il me reste à enregistrer quelques phrases de guitalele, de voix, de basse. Ce morceau est resté top-secret jusqu'à présent, je ne l'ai encore fait écouter à personne, bien que j'y travaille depuis un an et demi. Je crois beaucoup à son potentiel, mais il a un coté "casse-gueule" ; et je pense que, mal interprété ou enregistré, ce morceau pourrait laisser l'auditeur perplexe. C'est pourquoi je le mûris dans l'ombre.

J'ai fait encore une nouvelle version de Jacqueline. (je n'avais pas touché à ce morceau depuis début août). C'est de mieux en mieux. L'été dernier, j'avais travaillé sur une version "sage". Finalement je suis revenu sur la direction maximum-psychedelic : vive les sons de synthés bizarres et les ruptures de rythme inattendues.

Concernant Happen Again je n'arrive pas à me satisfaire de la version folk. Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai l'impression que cette version est maudite. La démo en écoute sur myspace est pas mal, mais un peu brouillonne. Je voulais faire mieux, mais tout semble aller de travers. J'ai donc essayé quelque chose d'autre, ça a un coté "fête folklorique au village des Schtroumphs" : j'adore ^^

Par contre, j'ai le sentiment d'être perdu sur Assemblée. J'adore la musique de ce morceau, mais j'ai réécouté la version de l'été dernier et les paroles ne me plaisent plus trop. J'ai vendu la peau de l'ours : j'ai considéré ce morceau comme "prêt à être enregistré" alors que le texte n'était qu'à moitié écrit. Au fond, j'ai pensé (à tort) que la musique était tellement bonne qu'elle ferait passer un texte inabouti. J'ai donc réécrit le texte et passé une demie-journée à enregistrer une nouvelle démo. Sur cette nouvelle mouture, j'introduis un dialogue entre un choeur et une voix solo ; ce qui arrive plutôt rarement dans la pop finalement ("With a little help from my friends" des Beatles, ..."Robots après tout" de Katerine... sont les seuls exemples qui me viennent en tête) Tout en réécoutant le résultat le soir même, je constatais que ce morceau est de plus en plus étrange... trop dérangé, sans doute, pour figurer sur un disque. J'ai pensé, qu'au fond, je ne fais pas tellement de la "musique pop ou rock", mais plutôt de la "recherche en pop-o-logie".

Je ne sais plus si ce morceau sera sur le disque. Dommage, il aurait apporté une petite touche de noirceur bienvenue. Sans lui, je me rends compte que l'album sera, finalement, un disque plutôt "gentil". Alors qu'il y a 3 ans, j'avais déclaré que mon prochain opus serait "trash et rentre-dedans"... on dirait que rien ne tourne jamais comme prévu.

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Bon, pour finir, je ne résiste pas à le tentation de vous donner ma version du "best-of musical" 2010 (un peu en retard). Alors, c'est parti :

Catégorie "Meilleurs albums de 2010" :

Massive Attack - Heligoland :
Après le morose 1000 windows, Massive Attack revient dans la lignée de ses premiers albums : casting vocal 5-étoiles, arrangements sophistiqués, mélange de pop, de soul et de hip-hop. Sublime.
Vampire Weekend - Contra : En 2010, c'était hype de cracher sur ce groupe. Mais je m'en fous, je sais qu'on les vénèrera dans 20 ans, quand tous les groupes branchouilles du moment seront oubliés.
Broadcast 2000 - (éponyme) : Mon coup de coeur personnel. Pop-folk intimiste mais magistrale dans ses arrangements. Un groupe injustement méconnu.
Melissa auf der Maur - Out of our Minds : du rock de facture classique, mais globalement très prenant et envoûtant par moments.
Owen Pallett - Heartland : J'avais écouté quelques morceaux ça et là, en début d'année, et n'avais pas trop accroché. Et puis, il y a une dizaine de jours, je suis tombé sur la magnifique chanson Lewis takes off his short. Depuis, j'ai réécouté l'album. Qui lasse un peu sur la longueur, mais reste l'un des disques les plus audacieux sortis cette année.
Hans Zimmer - Inception (Music from the picture) : tout simplement magique.

Oscar de la meilleure chanson de l'année : (nominés sans ordre particulier)
Massive Attack - Paradise Circus
Broadcast 2000 - (ex-aequo) Rouse your bones & I hold my breath
Memory Tapes - Bicycle
Owen Pallett - Lewis takes off his shirt
Vampire Weekend - Cousins (il fallait bien en choisir une, mais j'aurais pu citer la quasi-totalité du disque en fait !)
VV brown - Shark in the Water (découvert à la salle de sport : c'est pop, c'est frais, ça met de bonne humeur !)
Kylie Minogue - All the Lovers (également nommé "clip de l'année"- voir plus haut, note du mois d'aout.)

Si vous n'avez pas entendu Bicycle de Memory Tapes, voici pour vous : (j'ai eu ce morceau dans la tête pendant 4 jours d'affilée, il y a de cela quelques semaines)

 

28 janvier 2011 :

Grande nouvelle : j'ai enfin un facebook : http://www.facebook.com/skysc

N'hesitez pas à devenir fans... pour l'instant c'est un peu vide, mais je vais remplir ma page, promis !!!

Je le sens, je suis en bonne voie pour finir ce disque. Deux ans que je suis dessus, ça peut paraître long... mais il ne faut pas oublier que l'année 2009 a été pour moi très chaotique (changement de ville et d'activité professionelle...) et 2010 a été assez chaotique aussi à sa manière.

Bref, les morceaux finis sont : Nothing but time, Happen Again (version électro), Le Capitaine Capilaire/Oh My God (mixage terminé début janvier), Everyone (idem), La ville se réveille (=Au Petit Matin), Messager du Pays sans Rêves. Il me reste donc à terminer les morceaux suivants :

- Happen Again (version folk) : je suis reparti sur une version ébauchée au mois d'août 2010, assez différente de celle en écoute sur myspace. Reste à faire un peu de mix et peut-être quelques retouches de guitalele.

- Jacqueline : J'ai (encore !) repris ce morceau vers noël ; et carrément revu tout l'arrangement de la première partie, avec encore plus de sons psychédéliques. J'ai enfin l'impression que ce morceau commence à avoir l'ampleur que je veux lui donner depuis le départ. Il me reste à refaire la voix sur la première partie.

- Nelson : ce matin, j'ai fini d'arranger les voix sur la fin du morceau. J'hésite entre laisser tel quel, ou continuer à chipoter (rajouter un peu de xylophone, quelques samples de batterie...) Il faut de toute manière refaire la basse.

- Les couloirs : hier matin j'ai complètement réécrit le texte (oui, je sais, je suis censé en être aux finitions, et en général c'est pas le moment de réécrire le texte lol, mais pourquoi pas, après tout?) J'avoue que jusqu'à récemment, je croyais moyennement au potentiel de ce morceau ; et finalement, depuis cette réécriture, j'ai un très bon feeling. Comme je l'ai écrit plus haut, il s'agit d'une virulente charge contre la société du travail salarié (l'un de mes thèmes fétiches, je n'ai pas fini de régler mes comptes avec certains traumatismes...lol) La musique est finie (à part la basse à refaire).

Finalement, Assemblée ne sera pas sur le disque (à moins d'un miracle ces prochaines semaines...?). La musique est enregistrée (et elle est top-mortelle-transcendante), mais le texte n'est pas prêt, j'ai besoin de quelques années encore (lol) pour le murir.  

 

19 février 2011 : The King of Limbs

Je ne résiste pas à la tentation de commenter la sortie du dernier Radiohead... j'avais dit il y a quelques jours que je n'attendais rien de spécial de ce disque. Et finalement, la stratégie du groupe (ne rien dévoiler à l'avance du contenu de l'album) a piqué ma curiosité. J'ai donc téléchargé l'album dès que possible. En ouvrant le dossier, petite déception passagère : seulement 8 tires, pas le moindre petit bout d'artwork... mais je me suis dis : "espérons que la qualité compense la quantité... après tout, mieux vaut 8 titres excellents que 15 moyens". A la première écoute, grosse claque ... comme je n'en attendais plus de la part de Radiohead, il faut bien l'avouer. Certes, "In Rainbows" était excellent de bout en bout, mais donnait l'impression... que le groupe arrivait en fin de course. que "Radiohead faisait du Radiohead" sans trop chercher à se renouveler. Rien de tel sur ce "King of Limbs". A l'écoute du disque, une foule de pensées m'assaille, ce qui est plutôt bon signe.

La première chose qui me vient en tête : le groupe a décidé de donner un petit frère à « Kid A ». Même penchant pour les structures ouvertes, les ambiances flottantes et accidentées. Mais ce n'est pas un retour en arrière. Bien au contraire, ce disque (comme tous ceux de Radiohead) est un prolongement des précédents. On se prend même à penser que finalement, « In Rainbows » n'était peut-être qu'une étape de la mue Radioheadesque vers ce nouveau stade. Ce qui frappe surtout, c'est le coté rythmique de ce disque. Notamment, le groupe puise désormais largement dans l'afrobeat, inspiration évidente en particulier sur le premier morceau « Bloom ». Déjà en 2009, une connaissance m'avait dit avoir décelé cette influence sur « 15 step », morceau du précédent disque ; le rapprochement pouvait effectivement être fait, il n'était pas aussi manifeste que sur ce nouvel opus.

Le disque se poursuit avec « MorningMrMagpie » une chanson que les fans connaissent déjà, puisqu'elle avait été interprétée lors d'un webcast (concert sans public, retransmis en direct par internet) il y a quelques années. Mais la simple version acoustique d'alors est devenue un long trip hypnotique. Une tension incroyable porte le morceau, tension qui ne retombe à aucun moment des quelques 4'41 de musique. Une qualité qui me rappelle les meilleures titres de LCD soundsystem (« All my friends »).

Rarement un disque n'aura à ce point soufflé le chaud et le froid depuis « Mezzanine » de Massive attack. Sur « The King of Limbs », le groupe associe des rythmiques denses, torrides, groovy, suffocantes, à un arsenal de sons glacés ; ce qui rend cet album également approprié pour une écoute l'été prochain sur la plage, et tout de suite au coin du feu. On pense enfin à « Remain in Light », l'album le plus barré des Talking Heads, disque vénéré par les membres de Radiohead ; album qui explorait déjà le mélange entre rythmes d'inspirations africaines et sons new-wave.

Autre paradoxe : les morceaux sont très épurés, tout en fourmillant de détails sonores. Par exemple, à la première écoute, le morceau « Lotus Flower  » paraît assez rêche, presque ascétique, porté par une rythmique aussi imparable que minimale. Pourtant, après quelques écoutes, tout un paysage sonore se dévoile. Comme si chaque détail, parfaitement à sa place, ne venait aucunement charger l'impression d'ensemble.

Ce ne sont que des impressions à chaud ; que le temps confirmera peut-être ; mais mon petit doigt me dit que ce disque tiendra une place particulière dans mon coeur de fan... pas très loin de Kid A. Et les premières impressions d'autres fans, collectées ce matin sur facebook, montrent que je suis loin d'être le seul à m'enflammer sur ce disque.

Il nous laisse espérer, que, peut-être, Radiohead va continuer à enregistrer des choses passionnantes pendant encore 20 ans (allez, pourquoi pas, 40 ans?) ; faisant mentir l'adage selon lequel les groupes rock vieillissent mal?

 

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A part ça, je bosse pas mal sur mes morceaux ces temps-ci. Comme toujours, je veux écrire pour ce blog, mettre des extraits en écoute, etc. mais le temps manque, comme toujours.

Je bloque un peu sur 2 morceaux. Les couloirs : comme je l'ai écrit plus haut, je me suis rendu compte, en janvier, que le texte pouvait être amélioré. Depuis, j'ai passé des heures à le réécrire et le réécrire encore. Doutes et interrogations. Quant à Nelson, la mélodie est décidément difficile à chanter et je m'acharne dessus. Ces 2 morceaux sont, pour l'instant, 2 points d'interrogation : finira? finira pas?

Dans le pire des cas, si vraiment je tarde à finir ces 2 morceaux, je pense sortir les 8 autres qui sont quasiment terminés, d'ici 2 ou 3 mois maximum. J'ai envie de clore le chapitre, de laisser ces chansons vivre leur vie librement de par le vaste monde. Alors oui, ça sera un album court, mais la qualité compensera la quantité. Après tout, la plupart des albums de Pink Floyd ou Led Zeppelin ont encore moins de morceaux que ça (et The King of Limbs en a 8 exactement, tout comme « Remain in Light » !!!)

 

28 mars 2011 : Mes influences, par ordre de découverte (part 1)

Les premiers disques qui m'ont marqué sont ceux qu'on trouvait chez mes parents : une compil des Beatles ;

Parmi d'autres disques classiques (Mozart, Dvorak ...) je me souviens en particulier d'une cassette de Debussy que ma mère écoutait les jours de pluie et les dimanches après-midi d'hiver. En conséquence de quoi, Debussy m'a pendant longtemps collé le cafard, et encore un peu maintenant.
 

Ensuite, il y a la musique des dessins animés que je regardais étant enfant. Notamment, "les mystérieuses cités d'or" me fascinai(en)t. Je l'ai revu quand j'étais étudiant et j'ai réalisé que l'ambiance reposait en grande partie sur des musiques somptueuses, avec des sonorités électroniques à la pointe pour l'époque. Je me souviens en particulier d'un thème "Les Feux de Saint-Elme" qui me laissait tout chose ; et qui apparaissait dans les moments les plus étranges / mystérieux / décisifs de la série. (Pour les fans de Pink Floyd : vous aurez remarqué la ressemblance avec "One of these Days" ...? ... le même effet sur la basse !)

 

J'ai aussi été influencé par la synth-pop 80's qui passait à la radio quand j'étais gamin. Aujourd'hui encore, je suis profondément ému par des titres comme "Sweet Dreams" de Eurythmics, et bien sûr beaucoup de titres français (parfois à la limite de la variété) : "Week-end à Rome" de Daho, "La Ballade de Jim" d'Alain Souchon, "On the road again" de Bernard Lavilliers...

 

Un peu plus tard, j'ai vécu (de loin, comme j'étais encore enfant/pré-ado) l'époque où la musique techno commençait à sortir des clubs pointus pour toucher le grand public et se mêler à d'autres genres (soul, hip hop..) Je me souviens notamment d'un truc qui s'appelait "technotronic", qui était beaucoup passé à la radio dans les années 1989-1990. Ecouté de nos jours, ça sonne comme un cliché dance ringard, mais à l'époque, c'était vraiment "le son du futur" : on n'avait jamais entendu un truc pareil à la radio. Jeune ado, je trouvais que la dance avait un coté totalement excitant, j'avais des décharges d'adrénaline incroyables en écoutant la compil "la plus grande discothèque du monde" ;-) (bon là j'ai trop honte pour vous mettre une video lol...)

Peu après (vers 11-12 ans, circa 1991-1992), je suis "tombé" dans Jean-Michel Jarre, qui m'a permis de réconcilier mon goût pour les synthés et ma sensibilité pop. ça peut prêter à sourire, mais JMJ reste un artiste qui a réussi l'exploit d'être à la fois avant-gardiste et accessible ; exigeant tant au niveau des climats sonores que des mélodies. Il a popularisé les synthétiseurs, pas seulement en France : il est reconnu mondialement comme un précurseur de la musique électronique. Et pour tout cela il mérite le respect.

 

Ensuite, je dois beaucoup à la classe musicale que j'ai suivi au collège ; cela a été déterminant dans ma manière de voir les choses. C'est sans doute de par mon éducation "classique" que je préfèrerai toujours un disque de Queen à un disque des Sex Pistols.J'ai donc découvert en parallèle la musique classique au collège, et le rock par ailleurs. Queen m'a tout de suite plu pour son coté baroque (vers 12 ans). Puis j'ai redécouvert les Beatles quand leurs CDs sont sortis en versions remasterisées. J'en profite pour clamer à quel point je suis adminratif de ce groupe. Pour ne prendre qu'un seul exemple : Il faut écouter "Strawberry Fields Forever" et réaliser à quel point ce morceau est encore en avance sur son temps 45 ans après sa sortie (d'ailleurs, je le cite souvent quand on me demande mon morceau préféré, tous styles confondus). Tout dans ce morceau est incroyable, inégalé : la mélodie, les textures, les arrangements, la production. Ce morceau sonne comme le prototype d'un genre musical encore à inventer : il ne ressemble à rien de ce qui a été fait avant, et rien de semblable n'a été fait depuis. La musique du futur en 1967, et toujours la musique du futur en 2011.

(La vidéo ne commence vraiment que vers 0'13...)

 

Puis Téléphone. J'ai toujours connu les principaux morceaux de Téléphone (...le clip d'"Un autre monde", vu quand j'étais gamin, m'avait laissé une impression très forte), et vers 12-13 ans, j'ai beaucoup écouté le Best-of "Rappels" et l'album "Un autre monde". En réécoutant tous leurs disques récemment (2011), je me suis rendu compte que ce groupe m'a sans doute beaucoup influencé ...de manière presque "subliminale"...même si pendant longtemps je n'en ai pas vraiment eu conscience.
Déjà, aucun autre groupe de "rock français" n'a fait sonner aussi bien la langue de Molière (à l'exception de Noir Désir). Peut-être que cela m'a donné envie de chanter en français. Et avec le recul, je me rends compte que Téléphone est peut-être l'un des rares groupes (le seul?) sur la scène internationale à avoir réussi une synthèse convaincante entre des influences "classic rock" (Rolling Stones, The Who...) et l'énergie punk, que l'on ressent parfaitement sur des morceaux comme "Crache ton venin". (le groupe a d'ailleurs vu le jour en pleine période punk) A mon avis, aucun groupe, même anglo-saxon, n'a autant réussi à marier le rock 70's et le coté moderne du début des années 80.

Vers 13-14 ans, j'ai eu une période obsessionnelle sur Pink Floyd : qui réunissait, avec une touche de classe en plus, ce qui me plaisait à la fois chez Jean-Michel Jarre (les synthés planants) et dans le rock plus brut d'autre part. A l'époque - faut-il le rappeler - internet n'existait pas et c'était vraiment difficile de trouver des infos intéressantes et fiables sur les groupes. Mais j'avais trouvé, à la bibliothèque municipale, un petit livre bien fait sur Pink Floyd. J'ai donc commencé à bien connaître l'histoire du groupe, alors que je n'avais écouté que "Dark Side of the Moon". Je fantasmais sur les titres des morceaux que je n'avais pas encore entendus ; j'imaginais à l'avance les délices qui m'attendaient lorsque je découvrirais leur discographie complète.

Ce qui m'a toujours fasciné avec Pink Floyd, c'est leur coté "gang" mystérieux, limite "société secrète"... (aspect savamment entretenu par le groupe : peu d'infos dans les pochettes des disques...). Pour moi, un groupe de rock, à la base, c'est des mecs qui roulent des mécaniques, qui cultivent leur coté obscur, qui bricolent des choses que le commun des mortels ne comprend pas. Et Pink Floyd incarne cela à la perfection.

 

Il y a quelques mois je regardais des vieilles videos de Pink Floyd sur Youtube. Je n'en reviens pas, quand je pense à toutes ces videos qui sont restées dans des cartons, dans des salles d'archives obscures, pendant des décennies, et qui ressortent depuis que Youtube existe. J'aime bien la video ci-dessus : vu leurs yeux fixes et brillants, les membres du groupe devaient être sous l'influence d'une drogue quelconque (ou alors, ils en étaient à leur 3e bouteille de vin blanc), et pourtant ils arrivent à articuler très clairement leurs idées, avec cette inimitable et naturelle distinction anglaise. Cela résume assez bien ce qui fait le charme du groupe.

 

Puis j'ai eu une période obsessionnelle sur Led Zeppelin (vers 14-15 ans). Puis un peu les Who, Cream, ce genre de choses ("classic rock"). Ensuite j'ai eu une période où j'ai écouté beaucoup de folk : Crosby Stills Nash Young, Jethro Tull, Cat Stevens... Je n'ai jamais eu l'envie, comme tant d'ados, d'écouter des trucs violents pour y projeter un besoin de révolte et/ou de singularisation. Ce que je cherchais dans la musique, c'était un plutôt un refuge pour me retrancher de la réalité, pas un vecteur pour canaliser mon rapport au monde. [remarque : c'est plus tard que j'ai connu la révolte, quand j'ai expérimenté le salariat (lol)]. Quand j'étais ado, ce qui m'énervait par-dessus tout, c'était l'attitude "teenage" stéréotypée, [véhiculée par à peu près tout ce qui est adressé aux ados : séries...], où tu es censé avoir l'air stupide pour faire semblant d'être cool (d'ailleurs, beaucoup d'adultes sont restés comme ça en fait...) Enfin bref, oui, j'étais un "freak" au lycée (...et je le suis toujours sans doute... mais maintenant j'assume lol)

Pour revenir à mon amour de la musique "estampillée 70's" : c'était un intérêt sincère, mais ça a fini par devenir une sorte de posture : je m'enfermais dans la vénération de groupes anciens, dénigrant la musique des 90's, conforté en cela par mes amis d'alors. Au fond, à l'époque, je refusais de vivre dans le présent. Mon attitude envers Nirvana représente bien cela : Au début (1991-1992), comme tout le monde, ce groupe me fascinait, entendre "Smells like teen spirit" m'électrisait. Mais d'une certaine manière, je pensais que ce n'était pas "fait pour moi". Et puis il y a eu le disque "Unplugged in New-York" : tout à coup, la musique de Nirvana me paraissait plus amicale, accueillante. J'ai écouté ce disque en boucle. ça m'a servi de passerelle vers un rock plus contemporain, plus dur. Vers la même période (15-16 ans), un ami m'a offert l'album "The Will to Live" de Ben Harper qui m'a également permis de passer des trucs hippies (que j'écoutais jusqu'alors) à des choses plus modernes. J'ai alors commencé à m'intéresser à mon époque (lol) : Noir Désir, The Smashing Pumpkins, Rage Against Machine...

Deux disques ont été assez importants pour moi dans ces années-là :

1) "666.667 club" de Noir Désir. Dès sa sortie (1996), je crois que tout ceux qui s'intéressaient, de près ou de loin, au rock français, ont ressenti que ce disque était destiné à devenir un "classique". Le groupe était à son apogée, en pleine maitrise de son style et de ses moyens ; et j'ai eu la chance de le voir en concert à l'Olympia cette année-là, au tout début de la tournée...
2) "Washing Machine" de Sonic Youth (1995). Un disque qui m'a permis de plonger dans le rock bruitiste, dissonant, arty, à la limite du "conceptuel"...

En plus d'explorer la musique des années 90s, j'ai continué d'explorer l'histoire de la pop music, avec une période obsessionelle sur U2, puis une autre sur The Doors (surtout le 1er album). Et aussi, je suis devenu accro petit à petit au Velvet Underground. Puis (vers 17 ans), j'ai vécu "en direct" l'accession de Radiohead au statut de groupe culte. Groupe qui est encore aujourd'hui ma première référence. J'ai tout de suite senti que le groupe "parlait" un langage que je comprenais. On y retrouve (comme chez les Beatles, Queen ou Pink Floyd) une certaine complexité, un coté élaboré, minutieusement organisé* et en même temps ce coté sauvage, destroy, post-punk (surtout sur les premiers diques, évidemment). C'est le mélange des deux qui me fascinait.

*Thom Yorke dit dans une interview qu'à 11 ans, il écoutait en boucle "Greatest Hits I" de Queen ... ce qui nous fait au moins un point commun ;-)

On m'a dit parfois que je chantais un peu "comme" Thom Yorke. Mais en réalité, avant d'écouter Radiohead, je chantais déjà comme ça : assez haut, de manière expressive. C'est ma voix. Bref, j'ai tout de suite senti une affinité profonde avec Radiohead. Enfin, je ne vais pas m'étendre sur le sujet, parce que, bien sûr je pourrais y passer des heures, et bien sûr, tout le monde est convaincu que Radiohead c'est le pied, n'est-ce pas?

 

Vers 1997, les choses sérieuses ont vraiment commencé : je suis devenu un véritable boulimique de musique. J'ai arrêté d'écouter le même disque en boucle pendant des mois (ce que je faisais auparavant) ; j'essayais désormais d'entendre un maximum de choses. C'était pas facile à l'époque, (les ados d'aujourd'hui auraient du mal à imaginer à quel point) : pas d'internet, pas de youtube, pas de deezer. Il fallait passer essentiellement par la bibliothèque municipale ; malheureusement celle de ma ville n'était pas bien pourvue.

Heureusement, j'ai découvert les Inrocks, qui (en cette période de disette musicale) proposaient quelque chose d'inouï : 4 CD par an, gratos, de la bonne musique, faite par des groupes novateurs, audacieux et inconnus. Bon, de nos jours je suis assez critique avec les Inrocks, depuis que je me suis rendu compte (vers 2002-2003) que c'est en quelque sorte "la voix officielle de boboland" ; mais je suis reconnaissant envers ce magazine de m'avoir fait découvrir pas mal de choses, sur la période de mon abonnement, c'est-à-dire 1998-2001.(...la suite une prochaine fois...) 

 

6 avril 2011 : Mes influences (part 2)/ (Une histoire secrète de la musique dans les années 90)

J'en étais donc à la période de mon abonnement aux Inrocks (1998-2001). Je pense que ça a été une période vraiment extraordinaire pour la pop. Vous allez vous dire que c'est subjectif : "il pense que ça a été une période intéressante parce que, ces annés-là, il a été plus attentif à ce qui se faisait, c'est logique". Et pourtant, je pense que, OBJECTIVEMENT, ça a été une période d'exception. (même si je sais que tout, en musique, est toujours très subjectif).

A cette époque, la pop-music traversait une zone de turbulences, d'effervescence... qu'elle n'a pas connu depuis. Probablement, tout est parti de Björk. Avant elle, musiques électroniques et rock ne se mélangeaient pas. Chaque musique avait son public. Et puis, Björk a fait se rencontrer les genres, elle a commencé à décoincer tout le monde. (On pourrait évoquer aussi le rôle de défricheurs de Massive Attack et DJ Shadow, mais je crois que leur portée a été moins grande.) Et petit à petit, la fin des années 90 s'est transformée en "joyeux bordel" musical.

Un vent de folie douce s'est mis à souffler sur la musique électro. "Dig your own hole" (1997) des Chemical Brothers, annonce ce renouveau en remettant à l'honneur le psychédélisme (synthés tourbillonnants, traitements sonores étranges...). L'expérimentation est allée encore plus loin avec des disques comme "Polydistortion" de Gus Gus, "Dead Elvis" de Death in Vegas, "Avant-Hard" de Add n to (x) - dont je vous ai déjà parlé - ou les remixes de Cornelius...

 

En 1998, cette vague psyché a atteint la "pop indépendante" avec plusieurs disques étonnants : "Bring it on" de Gomez [album inégal, sous-estimé et pourtant réussi], "I paint Pictures on a wedding dress" des allumés belges Zita Swoon, et "3 EPs" de The Beta Band. Disques très différents, qui ont pourtant en commun un même langage, fait de bric et de broc, d'expérimentations sonores en tout genres, mélangeant air du temps et références pointues, trompettes jazzy et synthés planants, guitares crados et bouts de rythmes disco, réminiscences de blues et de world-music...

 

Vers la même époque (1998) j'avais vu, au festival des Inrocks, The Lo-fidelity Allstars, une "tuerie" dance-punk qui m'avait fait une forte impression... (mais je n'en ai plus entendu parler depuis ... une recherche google vient de m'apprendre que le groupe a splitté peu après, même si une partie a continué sous le même nom).

En 1997-2000, la mode était donc au bizarre, à l'inattendu. On peut tracer des liens entre plusieurs disques sortis ces années-là, qui partent d'une base pop pour explorer des directions inattendues, à la limite de l'expérimental... tout en gardant une dimension mélodique et accrocheuse... "Fin de siècle" (1997), disque le plus barré et baroque de Divine Comedy ; "Mutations" de Beck (1998) ; "Deserter's Songs" de Mercury Rev (un peu surestimé à l'époque de sa sortie mais néanmoins sympathique) ; "13" de Blur (1999) ; "Mezzanine" de Massive Attack. Même la très "roots" PJ Harvey s'est fendue d'un album plein d'étrangeté : "Is this desire?" (1998), tout en tempos instables, en ambiances fuyantes, en hystérie contenue. La pop et l'électronique étaient de plus en plus imbriquées. Ce qui caractérise tous ces disques, c'est également un coté sombre, torturé, malgré le psychédélisme apparent. On n'est pas "Over the Rainbow" mais dans l'entre-deux... Un pied dans un rêve bubblegum, un pied dans un film d'horreur.

 

Un peu plus tard "XTRMNTR" (prononcer "exterminator") de Primal Scream illustre parfaitement cette tendance (2000). "Kid A" de Radiohead (2000) symbolise peut-être à la fois l'apogée et la fin de cette mouvance.

Vers 2001-2002, les choses se sont tassées. La presse musicale a décrété que l'heure n'était plus au psychédélisme sombre, mais à nouveau aux guitares sans fioritures. Le "retour au rock" autoproclamé (initié par les sur-estimés Strokes) a tué la fantaisie qui avait surgi les années précédentes.

"Neon Golden" (2002) du groupe allemand The Notwist, sonne comme le requiem de ce "mouvement pop-électro avant-gardiste". Disque somptueux, chatoyant, tout en demi-teintes, alliant songwriting "première classe" et traitements sonores foisonnants.

Dans les années 2000, quelques groupes, à l'image de Simian ("We are your friends", fin 2002) ont essayé de faire perdurer cet esprit psyché-pop ; mais trop tard : la mode avait changé et le groupe n'a pas rencontré le succès.

Depuis, les styles sont redevenus plus compartimentés. Il y a encore de bons groupes de rock "à guitares", de bons groupes électro (quoique... la musique électro "indépendante" est moribonde depuis quelques années déjà... ne reste que le versant le plus commercial...), en tout cas, il n'y a plus de mélanges* : Chacun reste sur son terrain, chacun fait ce qu'il sait faire, sans chercher le déséquilibre, l'aventure ; sans chercher à faire avancer les choses. Finalement, seul Radiohead a continué sur cette lancée... même si on peut dire que le groupe a, lui aussi, opéré un retour à des choses (légèrement) plus pragmatiques avec "Hail to the Thief" (2003).

* : quelques groupes / artistes ont néanmoins continué d'explorer ce style "pop électro avant-gardiste" : Patrick Wolf période 2003-2005 [mais depuis, il s'est tourné vers une pop (selon moi) beaucoup plus normée et moins passionante] ... ou encore Memory Tapes (je vous parlais récemment du morceau "Bicycle").

J'entends déjà certains qui viendront me parler de MGMT et Animal Collective, groupes qui ont initié un timide revival psyché ces dernières années (2008-2010). J'ai toujours trouvé ces groupes extrêmement fades : des lubies passagères pour les branchouilles en mal de nouveauté ; et d'ailleurs, on n'en parle plus guère. Parmi les groupes que je défends, aucun n'a sacrifié la substance musicale (mélodies et/ou arrangements) sur l'autel de l'expérimentation. Alors que les morceaux d'Animal Collective sont des coquilles vides emballées dans du papier brillant.

Pour revenir à ma scène "electro-psyché-pop" ... la plupart de ces groupes n'ont pas eu la carrière qu'on aurait pu leur prédire... The Beta Band a splitté en 2004 faute de succès. Gus Gus et Gomez se sont désintégrés. Cornelius s'est fait très discret après 1998. The Notwist a disparu pendant 6 ans (avant de revenir en 2009 avec un album hors du temps...). Neil Hannon (Divine Comedy) et PJ Harvey sont restés populaires mais sont revenus dans les années 2000 à des productions plus... "normales"... moins intéressantes à mon avis. Primal Scream a donné une suite logique à "XTRMNTR" en 2002 : "Evil Heat", réussi, mais moins passionant que son prédécesseur. Mais leur carrière ultérieure est selon moi désastreuse : "Riot City Blues" (2006) marque un retour à un rock régressif inepte, indigne d'être comparé à "XTRMNTR". Quant à Zita Swoon, je les ai vus en concert en juin 2003 et c'était juste une catastrophe. Toute la magie du groupe semblait s'être envolée.

Dans ma chanson "Happen Again" j'évoque cette ère musicale :
"...and all those great bands I used to listen to, what happened to them?"
("tous ces groupes géniaux que j'écoutais, que sont-ils devenus?"
)
"Björk was singing her crazy rhymes / Now she's just bringing snow / How did it all become so ?"
("Björk chantait des comptines délirantes / maintenant elle ne nous apporte plus que de la neige / comment en est-on arrivé là?")

[...Tous les disques de Björk sortis après Selmasongs provoquent plus mes baillements que mon admiration...]

C'est vrai que je regrette un peu que la musique n'ait pas continué à évoluer dans cette direction "psyché-pop-moderne". J'ai trouvé les années 2000 plutôt ternes comparées à la fin des 90's... à quelques exceptions près (entre autres : Jens Lekman, Syd Matters, The Shins, LCD Soundsystem, Jamie Lidell, Bloc Party, Merz, Roysin Murphy, Patrick Wolf, Katerine, Camille, Iron & Wine...).

Quelque part, je crois que j'ai voulu reprendre le flambeau de cette "scène" en me lançant dans l'aventure Skyscraper. Ce sont ces groupes qui m'ont inspiré, qui m'ont donné envie de faire de la musique. Or, c'est vrai que la plus grande partie des groupes intéressants de cette époque sont complètement oubliés (qui se souvient de Gomez? Gus Gus? Cornelius? Add n to (x) ? Pas étonnant que de plus en plus de personnes semblent avoir du mal à comprendre ce que je fais, à cerner mon identité artistique...

Un de ces jours, j'essaierai de préparer un mix mp3 représentatif de tous ces groupes...

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Au fait, j'ai mis récemment en ligne plusieurs vidéos de mon dernier concert (mars 2011) :

   

 

21 mai 2011 : Mes influences (part 3) + finitions du disque

Depuis mon précédent post, je voulais faire un mix de morceaux issus de la période 1997-2002. J'ai profité d'une insomnie pour le faire.

Skyscraper_mix_influs_mai2011

environ 38 minutes, ça peut paraître long mais je pense que ça vaut vraiment le coup d'être écouté ! :-)

Mon idée était plutôt de mettre en lumière des morceaux méconnus (à l'exception de Block Rockin Beats des Chemical Brothers). Je n'ai pas mis de chanson entière : l'idée est de donner un aperçu de l'univers de chaque groupe.

J'ai fait ça sous forme de mp3 à télécharger... j'aurais pu le mettre en ligne sur un site du genre soundcloud... mais bon, comme je n'ai pas les droits sur ces morceaux, mieux vaut rester discret ! lol

ça a été fait avec amour, alors j'espère que :
1) ça vous fera découvrir des trucs, si vous êtes trop jeune pour avoir connu cette période ; ou si vous êtes passé à coté à l'époque.
2) si vous connaissiez déjà ces morceaux, ça vous rappelera le bon vieux temps ;-) et vous montrera qu'on a des références communes ; et que si vous me croisez au détour d'un concert, une discussion musicale sera toujours la bienvenue !

Les titres :
Chemical Brothers - Block Rockin' Beats
Gomez - Make no sound
Primal Scream - Pills
PJ Harvey - The Garden
Blur - Mellow Song
Coldcut - Atomic Moog 2000 (Cornelius Remix)
Beck - Diamond Bollocks
Mercury Rev - The Funny Bird
Gus Gus - Rememberance
Lofidelity Allstars - Lazer Sheep Dip Funk
The Beta Band - Dr Baker
The Divine Comedy - Eric The Gardner
The Notwist - Off the Rails

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A part ça, des nouvelles de mon disque : Ces 2 derniers mois, pas de nouvelles sur ce blog, mais je n'ai pas été inactif : en moyenne tous les 4-5 jours, je réécoute tous les morceaux, et à chaque fois, je trouve des petites retouches à faire. Je deviens de plus en plus perfectionniste : je ne me souviens pas d'avoir eu autant de mal à mixer mes précédents disques ; mais ils avaient parfois récolté des critiques comme quoi le son n'était pas top... alors cette fois-ci, tout sera parfait !

Je teste aussi différentes manières d'enchaîner les morceaux....

Je ne compte plus les versions : j'ai dû faire au moins 150 mixs de Jacqueline... depuis 3 ans que je suis dessus... je sais que ça parait fou, mais il faut passer par là pour avoir un résultat irréprochable ; et quiconque a une activité créatrice sérieuse connait cela...


J'ai lu il y a peu une interview de Colin Firth (acteur récemment récompensé aux Oscars) : "Le processus créatif n'est pas quelque chose qui a une fin. Je ne sais plus quel écrivain a dit :"On ne finit jamais d'écrire un roman, il y a toujours un moment où quelqu'un vous interrompt et vous l'enlève."... C'est pareil pour le travail d'acteur : je ne pourrai jamais être satisfait, j'ai toujours la sensation d'un work in progress auquel il a fallu mettre un terme."

Dans le même registre, je suis récemment tombé sur cette interview de Radiohead :

 

En résumé, le journaliste demande (vers 1'25) si la présence de Nigel Godrich (producteur attitré de Radiohead) est indispensable au groupe. réponse :

"[Nigel is essential because...] given the choice, I would never finish anything" / TRADUCTION : "[Nigel est indispensable car...] si j'avais vraiment le choix, je ne finirais jamais rien."
"so you can't work alone?" ("vous ne pouvez pas travailer seul alors?")
"well, it depends if you want me to finish something or not !" ("ça dépend si vous voulez que je finisse quelque chose ou pas!")

Je comprends tout à fait ce sentiment : ne pas pouvoir se résoudre à considérer une chose comme finie... on a toujours envie de mieux faire... enfin, il faut savoir dire "STOP" à un moment...

Pour revenir à mon disque, cela fait déjà 3 ans que je vis avec ces morceaux. Je deviendrais fou si je devais y passer encore 3 ans... j'ai besoin de partager tout ça...  

 

 

20 juillet 2011 :

Bon, encore 2 mois sans nouvelles. Juste un petit message ce soir, pour vous tenir au courant, si vous vous demandez où j'en suis. Le disque approche de plus en plus du stade "fini".

Juin a passé très vite : d'abord, avec un atelier théâtral dont je fais partie, des répétitions et représentations ; puis j'ai dû m'occuper du spectacle de l'école de musique où je donne des cours de guitare. J'ai quand même réussi à avancer sur le disque, mais rien de très passionant à raconter : du mix et encore du mix....

Depuis début juillet je suis plus ou moins en vacances, mais j'ai toujours 50000 choses à faire... entre autres : je donne encore quelques cours de guitare, je bosse ma technique et aussi, évidemment, je passe du temps sur le mix du disque : j'ai vraiment envie de le finir cet été. Je visite aussi des maisons car je commence à me sentir à l'étroit là où je suis. Conclusion : j'ai tellement de choses à faire que je n'ai même pas l'impression d'être en vacances. En tout cas, cet après-midi j'ai fait un mix de Happen Again (version électro), c'était le dernier morceau dont je n'étais pas satisfait, mais je pense que maintenant : TOUT EST FINI !

Ce soir, je vais tout écouter encore une fois ...

Après cela, il me restera à m'occuper du mastering, de l'artwork...


22 septembre 2011 :

Je voulais profiter des vacances pour finir totalement le disque : le mixage est fini depuis le 15 août, mais il reste les étapes cruciales du mastering et des visuels ; comme d'habitude, les choses prennent plus de temps que prévu.

Avec la rentrée, elles ralentissent encore : j'ai repris mes nombreuses activités : en dehors de mon métier (enseigner la guitare), j'apprends la clarinette, j'ai commencé à chanter en chorale, plus le sport, le théatre, etc, etc ... mon emploi du temps ne me laisse donc pas une seconde de répit ... mais je me dis qu'il ne faut pas remettre ses projets à un hypothétique "plus tard"...

Entre autres projets... mes "fans" savent que j'ai toujours été fasciné par les ensembles d'instruments classiques. J'ai commencé, au mois d'août, une composition pour orchestre, dans le cadre d'un concours. Mon objectif prioritaire, ces derniers jours, a été de terminer cette partition (elle doit être reçue par le jury avant fin septembre) ce qui m'a pris pas mal de temps. J'ai aussi commencé, en septembre, à suivre des cours d'écriture musicale, histoire d'apprendre les règles "académiques" de composition, même si j'ai déjà une certaine connaissance "non-académique" dans ce domaine...

Je suis assez content de ce que j'ai fait pour le concours. Espérons que je gagne ;-)

25 novembre 2011 :

La couverture du prochain album ressemblera probablement à ça. Photo prise par mon ami Gilles et retouchée par mes soins. Ces deux derniers mois ont encore passé très vite :

- le mastering de l'album (= finalisation de l'audio) a été fait à studiocsd.fr par Jean-Christophe Banaszak. Concrètement, le mastering est un dernier mixage du disque, sur du matériel audio de pointe, afin de s'assurer que le disque sonne bien sur n'importe quel système d'écoute. On s'est vus plusieurs fois pour repasser les morceaux en revue, retoucher des détails, etc ; nous avons fait ça entre septembre et novembre, quand nous avions du temps l'un et l'autre.

- Nous avons fait une séance de "photo-shoot" avec Gilles (mon complice pour les éléments visuels), il y a environ un mois, dans Paris, afin d'avoir de la matière pour l'artwork. Je voulais une ambiance urbaine, légère, notamment en rapport avec les paroles de ma chanson "La Ville se réveille" (nouvelle version du morceau qui s'appelait "Au Petit Matin"). J'aime bien la photo ci-dessus car il y a du soleil, de la vie. Comme vous voyez, je n'étais pas en train de poser, et j'aime bien comme ça. J'ai commencé à bosser concrètement sur la pochette en septembre. J'essaie de faire un livret 8 pages agréable à feuilleter. J'avais quelques idées visuelles, au départ (notamment, faire une mosaïque de petites photos) ; comme d'habitude, j'ai l'impression que mes idées sont simples, et c'est en essayant de les réaliser que je me rends compte qu'elles sont compliquées ! (en l'occurence, le problème consiste à mettre toutes les photos aux mêmes dimensions lol)

- J'ai (enfin) trouvé un line-up stable pour les concerts avec François (basse) et Aline (batterie). Nous avons répété ensemble en mai-juin 2011, puis régulièrement depuis septembre ; notamment en vue d'un concert à St-Dizier le 11 novembre dernier, et nous avons un autre concert prévu à Troyes le vendredi 13 janvier 2012.

 

10 decembre 2011 :

Je voulais mettre en ligne une video du dernier concert, mais aucun des 3 (!) programmes de montage que j'utilise ne parvenait à ouvrir le fichier. J'ai donc essayé de convertir dans d'autres formats (transformer les "mov" en "avi", etc...), mais rien n'a marché... Bref, j'y ai passé des heures... pourquoi diable existe-t-il 500 differents formats de fichiers videos ???

Voilà le genre de galère que l'on doit gérer quand on s'occupe d'un projet artistique... plein de petites choses, qui, mises bout à bout, finissent par représenter une montagne de boulot... Souvent les gens me prennent pour un "branleur" parce que "je fais de la musique"... S'ils savaient le temps que j'y passe.... à me prendre la tête sur des détails... mais ce sont les détails qui rendent les choses réussies et intéressantes, n'est-ce pas?

Récemment, je cherchais aussi sur internet de nouvelles dates de concert, et là encore, vous n'imaginez pas à quel point tout cela est "consommateur de temps".

A part ça, le tracklist définitif du disque sera :

"La Ville se réveille" est le nouveau titre de "Au petit matin". La version qui figurera sur le disque est complètement différente de celle qui fut, il y a un moment, sur myspace.

J'ai essayé plein de façons d'enchainer les différents morceaux, et finalement, je m'aperçois que l'ordre retenu (celui qui fonctionne le mieux) est très proche de celui que j'avais imaginé au tout début, avant d'avoir enregistré les morceaux ! (voir tout en haut de cette page...)

Comme vous l'aurez remarqué (si vous avez suivi), les chansons "Assemblée", "Nelson" et "Les Couloirs" ne figureront pas sur le disque. Je n'ai pas réussi à les terminer de manière satisfaisante. Elles seront peut-être sur le prochain (4e) album... Je vous en reparlerai peut-être une prochaine fois....

 

24 janvier 2012 :

Aaargghh ! Eh non ce disque n'est pas (encore) complètement fini ! Je mets la "dernière main" à certains détails concernant la pochette et le mastering (qui, contrairement à ce que j'avais annoncé un peu trop vite, n'était pas tout à fait terminé).

J'ai annoncé tellement souvent que ce disque serait "bientôt terminé" que j'ose à peine avancer qu'il devrait être fin prêt en février 2012...

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Petit récapitulatif de "qu'est-ce qui a été fait quand" :

01 Nothing but time : Enregistré pour l'essentiel dans mon appartement parisien en décembre 2008 et mixé à Troyes début 2009.

02 Le Capitaine Capillaire : Musique enregistrée dans mon appart à Paris en 2007 (eh oui ! ça date...) voix enregistrée fin 2008. Plusieurs mixages successifs entre mi-2009 et mi-2011.

03 Happen Again :
Première démo enregistrée à Paris en octobre 2008. Ré-enregistré par étapes successives (et en totalité) entre mi-2009 et mi-2011.

04 Jacqueline :
première démo enregistrée à Paris fin 2008. Re-mixé, ré-arrangé, ré-enregistré par petits bouts entre mi-2009 et mi-2011. Une grosse partie de l'arrangement définitif ayant été finalisé en janvier 2011 à Troyes.

05 Messager du Pays sans Rêves :
Morceau dont les origines remontent très loin dans le temps... Mise en forme de brouillons (texte et la structure) : fin 2008/début 2009 ; première tentative d'enregistrement "électrique" en mars-mai 2009. Ré-écriture complète du texte en août 2009. 2e version "acoustique" enregistrée en décembre 2009 ; 3e version "définitive" enregistrée en juillet 2010, mixée en 2010-2011.
[J'ai aussi réalisé une version "remix" pour le live, en février-mars 2011.]

06 Everyone :
Morceau écrit il y a longtemps ; enregistrement commencé en mai 2009, mais j'ai finalisé le texte seulement au printemps 2010. L'enregistrement de la voix a été assez long. L'essentiel sur la version définitive date de l'automne 2010.

07 Happen Again & Again & Again & Again :
(au fait, le nom de cette piste est un clin d'oeil à ça) : enregistré pour l'essentiel en mai 2009, en une demie-heure. Ré-enregistré partiellement (guitares de fin, voix) et re-mixé en juillet 2010, puis juillet 2011.

08 La Ville se réveille : Ce morceau s'appelait au départ "Au Petit Matin". Première version (basée sur une partie de piano) enregistrée en septembre 2008. Deuxième version (qui était, en quelque sorte, un remix de la première) réalisée entre janvier et mars 2009, mise en ligne sur myspace en avril 2009, puis retirée quelques mois plus tard. Nouvelle direction acoustique, en janvier 2010, avec l'enregistrement (en une seule prise) de la base guitare / voix. Puis, j'ai écrit une partition pour violon et flute. Violon enregistré en février 2010, flute en aout 2010 ; glockenspiel, synthés, arrangement et mixage finalisés à l'automne 2010.

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J'avais commencé, la semaine dernière, à écrire quelques commentaires à propos des morceaux qui n'ont pas étés retenus pour ce disque (Assemblée, Nelson, Les Couloirs) mais en fait : mieux vaut parler des choses qui marchent.

Justement : parlons du concert du 13 janvier dernier. Un super moment. Il s'agissait d'un concert dans le cadre d'une série d'auditions organisées par le conservatoire de Troyes afin de présenter les groupes de la scène rock locale. Le public était forcément très calme (vu le lieu) mais très attentif. Nous avons commencé par le morceau "Nothing but time" pour inviter le public à entrer "en douceur" dans l'ambiance. Puis plusieurs titres issus de mes 3 albums (dont 3 titres du prochain disque : "Everyone", "Le Capitaine Capillaire" et "Jacqueline", cette dernière jouée pour la première fois avec la formation actuelle) et une reprise de Thom Yorke, le morceau "Atoms for Peace".

Setlist 13 janvier :01 Nothing but time ***
02 Labyrinthe *
03 June will be better **
04 Everyone ***
05 Work *
06 Le Capitaine Capillaire ***
07 Haunted *
08 Atoms for peace (reprise de ThomYorke)
09 Jacqueline ***

* extrait de "The Bontempi Sessions" (2004)
** extrait de "Wasted Waves of Love" (2007)
*** extrait de "D'autres chemins" (2012)

 

10 fevrier 2012 :

L'album est actuellement à l'imprimerie... en fait, j'ai envoyé les documents nécessaires (audio et visuels) il y a une semaine, et j'ai reçu un mail hier soir m'annonçant qu'il y avait un problème sur mes fichiers images. Me voilà donc, encore, en train de retoucher des détails, j'y ai passé des heures ce matin et c'est encore loin d'être fini ! j'en ai marre ! il faut dire que je maîtrise moyennement les logiciels de manipulation d'image...  

J'ai passé pas mal de temps sur la pochette mais je pense que le résultat vaut le coup. Comme je l'ai déjà écrit il s'agira d'un livret 12-pages avec les paroles et plein de jolies photos. Un petit extrait en avant-première : (vous pouvez télécharger - clic droit - pour voir en plus grand)

J'ai utilisé des photos que j'ai prises entre 2009 et 2011, ça et là, un peu partout, avec mon téléphone portable... des images de villes, de trains, d'arbres, d'ovnis, de soleils levants...  

 

17 fevrier 2012 :

Je viens de passer 2 jours à combattre un virus informatique qui menaçait de mettre KO mon ordinateur. Apparemment, la menace est écartée, ouf ! Je me voyais déjà en train de tout réinstaller... du coup, je suis toujours en train d'arranger mes fichiers visuels pour qu'ils soient acceptés par l'imprimerie... patience, patience...

 

22 mars 2012 :

Encore un mois qui a passé incroyablement vite ! ça y est, j'ai déménagé. Si vous avez lu ce blog en diagonale, vous avez dû remarquer que le mot "déménagement" y revient souvent... Eh oui, je tombe toujours sur des voisins bruyants et à moitié psychopathes, ce qui me pousse à déménager en moyenne tous les 6 mois. Mais là j'ai été incroyablement stable, puisque j'ai passé presque 2 ans au même endroit !

En réalité, cela faisait environ un an que je voulais partir... mes recherches ont été assez difficiles... mon statut (auto-entrepreneur) éveillant la méfiance de certains propriétaires et agences... Comme je ne parvenais pas à trouver une maison près de Troyes, j'ai fini par accepter l'idée de m'éloigner. Je loue désormais une maison calme, agréable, plutot grande (en tout cas, la plus grande que j'ai jamais eue !), dans un village à 30 minutes de Troyes. Je m'y suis aménagé une pièce de musique (pour la première fois de ma vie...) : j'ai l'impression de sortir d'un long tunnel de désagréments et d'incertitudes.

Entre temps, j'ai reçu un premier carton de mes CDs, mal imprimés, que j'ai donc renvoyé à l'imprimeur... Et il y a quelques jours, j'ai enfin reçu les CDs correctement imprimés ! ouf !!!

Le disque est aussi disponible en format numérique, sur http://skyscraper1.bandcamp.com/ , depuis peu.

J'ai l'impression qu'une page se tourne, avec l'achèvement du disque et ce déménagement. Mais en fait, mon travail est loin d'être fini puisque je dois désormais m'occuper de la promotion du disque, tâche plutôt fastidieuse... (je dois également m'occuper de ranger la maison, lol)

Au niveau du groupe, nous avons fait une petite pause mais nous allons bientôt reprendre les répétitions pour, je l'espère, de prochains concerts...

 

25 mai 2012 :

Nous avons repris les concerts avec le groupe, dernièrement au magasin Cultura de Troyes, et bientôt en centre-ville pour la fête de la musique.

Avec mes nombreuses activités, je n'ai toujours pas eu le temps de me mettre proprement à faire la promotion du disque dans les médias. Je compte le faire cet été.

Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai l'impression qu'une période se termine avec l'achèvement de l'album... j'ai songé à mettre un point final à ce blog, puisqu'au départ, sa vocation était de parler de la genèse de l'album et que j'ai presque tout dit sur le sujet... mais finalement, pourquoi ne pas rester sur le même principe, un message de temps en temps, comme une sorte de journal de bord...

Je dois avouer qu'au départ, en me lançant dans cette entreprise, j'imaginais ce "blog" assez différemment, avec des articles plus courts et plus fréquents. Et je me retrouve avec de gros blocs de texte... Mais bon, au fond, l'intention étant d'expliquer ma démarche aux curieux, à quoi bon se limiter à des explications superficielles? Tant qu'à faire, autant se livrer entièrement. Si l'on veut aller au fond des choses, ça prend forcément de la place... Enfin, voilà, ce qui est fait est fait !

 

1er Decembre 2012 :

Voilà, "l'aventure" de ce disque se conclut par quelques critiques sur le net, après un patient travail de promotion, commencé l'été dernier (travail qui n'est pas terminé d'ailleurs... )

http://lesmusicovores.fr/wordpress/dautres-chemins-skyscraper/
extrait : "Y a des êtres qui vous montrent le monde de façon plus jolie ou plus colorée, ou sous d’autres dimensions ou juste différemment. Juste avec un peu de musique et des couleurs dans la voix, vous refabriquent l’univers l’espace de quelques titres, vous font planer, voyager avec les feuilles volantes de l’automne. Y a des peintres musicaux qui vous font oublier que le quotidien existe. Y a des gens comme le parisianno-troyen, Skyscraper et son troisième album, D’autres Chemins.
[...]"

http://www.discordance.fr/starting-blocks-novembre-2012-54382
"Un ovni, tout simplement, voilà à quoi ressemble cet album improbable. Un sublime morceau de folk enrobé de douces vapeurs électroniques (Nothing But Time) donne le ton d’une grande œuvre intimiste dès l’ouverture. Et pourtant, on bascule dans un grand bazar incompréhensible mais génial, entre chanson déviante (Le Capitaine Capillaire), electro pop (Happen Again and Again…) ou encore slow sauce IDM (Jacqueline). Plutôt incohérent, mais composé avec un vrai talent."

http://www.polca.fr/zic-boom/actuellement-disponible.html
extraits :
[Skyscraper] nous emmène au gré de ses voyages en flirtant, avec brio, avec tous les styles. « Nothing but time » : une rêverie pop/folk finement écrite. [...] une autre facette, l’électro en français, tout aussi maîtrisée. [...] une écriture bien affirmée."